Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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taient chez eux, sous leur propre drapeau, dans leur propre foyer, ils ont fini par compi-endre que ce dépit était de mauvais goût, que cette opposition ressemblait à une fuite ; ils se sont re- pentis, et quelques-uns sont revenus sur leurs pas. Mais ceux-là avaient perdu bien du temps dans ces hésitations, et ils n’ont pu arriver qu’avec des œuvres incomplètes, faites à la hâte, et qui donnent tout au plus une idée juste de ce qu’elles pouvaient être, si elles avaient été entreprises à l’instant même. Quant aux autres, dont les regrets ont été tardifs, il n’était plus temps de revenir sur leur décision, et ils ont vu partir, non pas sans des regrets profonds, leurs rivaux et leurs émules des batailles précédentes. C’est un peu l’histoire de ce héros grec qui boude sous sa tente, et qui attend que PatiDcle soit mort, pour courir à l’ennemi. Cette division de nos forces, et ces hésitations aux commen- cements d’une si grande entreprise, ont dû porter un certain pré- judice aux efforts de la France. Encore, si elle avait été dans un de ces moments prospères, où la fortune de chacun devient, par le crédit, la fortune de tous ; si elle s’était sentie entourée de cette sécurité au dehors, et de cette paix profonde au dedans, cette hé- sitation de la France et cette abstention de plusieurs chefs de son industrie, auraient été neutralisées et combattues à force de zèle et d’ardeur. Il faut être, avant tout, une nation heureuse, pour être une nation habile. Il faut savoir à qui profiteront ces pénibles travaux, ces dépenses énormes; et, si le père de famille est en doute de voir le fruit de ses labeurs passer à ses enfants ; et, si le fabricant se demande avec terreur si quelque tempête soudaine ne va pas tomber sur la moisson qu’il a semée — il arrive alors que l’ensemble n’est pas le même, et que le doute des uns, l’in- quiétude des autres, le malaise de tous, rejaillissent nécessairement sur ces grandes entreprises, qui ont besoin, pour réussir, d’être unanimes, et de marcher comme marche une armée, avec armes et bagages, à la voix de son général. Nous exposons nos réserves en toute humilité. L’œuvre de la France, au Palais de l’Industrie, est arrivée un peu tard. En vain,