Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

76/490

(debug: view other mode)

The image contains the following text:

moine connaissait-il la vapeur, et fùt-ce grâce à elle qu’il devint évêque? Quoiqu’il en soit, la vapeur et ses magiques effets furent ensevelis pendant près de deux mille ans dans les limbes de l’oubli. L’esprit humain tour à tour envahi, occupé, subjugué par les disputes théologiques, par l’alchimie, par l’astrologie judiciaire, par l’étude immense des lois romaines et des codes barbares, ne chercha point à retrouver la trace des expériences du philosophe d’Alexandiie et du moine de Constantinople. Ce ne fut qu’au commencement du dix-septième siècle, qu’un Français, Salomon de Caus, qui prenait le titre d’ingénieur et d’architecte de son altesse Palatine, publia à Francfort-sur-le-Mein, un ouvrage intitulé: Les raisons des forces mouvantes. Dans ce livre, écrit sans prétention, se trouve la description d’un appareil propre à faire monter l’eau au-dessus de son niveau à l’aide dû feu. Le marquis de Worcester ne fit que piller incomplètement la théorie de Caus dans son livre intitulé Centurij of inventions et ne parvint pas, malgré toute l’habileté de sa publication, à dérober à l’auteur français la part de gloire que la postérité devait lui restituer. Salomon de Caus est donc sinon l’inventeur, du moins le restaurateur de la vapeur. Cette prodigieuse découverte date de 1615, émane exclusivement de Salomon de Caus et ne peut appartenir qu’à lui, malgré les dénégations de l’Angleterre, malgré l’obscurité dont le nom de cet homme de génie a été enveloppé au sein meme de sa patrie pendant plus de deux siècles. Salomon de Caus, persécuté durant sa vie, l’a encore été après sa mort. Des écrivains, pour lesquels rien n’est sacré, ni la gloire, ni le génie, ni le malheur, se sont emparés de quelques particu- larités de sa vie, et la fiction aidant, ont fait Salomon de Caus le favori d’une courtisane célèbre, le rival d’un grand ministre, le héros d’aventures dignes tout au plus d’embellir la biographie d’un mousquetaire. Ces faiseurs de contes ‘ont expliqué les Ion-