Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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Les Grecs mêlaient à leurs représentations dramatiques des chœurs qui se liaient à l’action principale. Les tragédies de Euripide et de Sophocle (d même quelques-unes des comédies d’Aristophane, sont ornées de ces hors-d’œuvres, où les musiciens du temps déployaient toute la verve de leur génie et tout le luxe d’une instrumentation dont nous ne nous doutons même pas. Les Romains adoptèrent les usages scéniques des Grecs, comme ils en avaient adopté les mœurs, et la République une fois morte, ils introduisirent des chœurs sur leurs théâtres. Esope et Batliille, le premier acteur tragique, le second mime célèbre, ne parais- saient sur le théâtre que précédés d’une troupe de musiciens qui exécutaient divers morceaux empruntés aux théâtres grecs. Les tragédies latines de Sénèque furent enrichies de chœurs, et. avant lui, les comédies de Plaute et deTérence avaient été également allongées par des chœurs, qui en cette circonstance, étaient tout à fait étrangers à l’action scénique. Quoique la musique à Rome eut été beaucoup moins populaire que dans les principales villes de la Grèce, elle eut cependant, du siècle d’Auguste au règne des Antonius, des époques brillantes. Les dames romaines, qui n’étaient plus ni des Emilies ni des Cornélies, introduisirent dans leurs gynécées des joueurs de flûte et de harpe gauloise qu’elles payaient au poids de l’or. Quelques- uns de ces artistes amassaient de grandes richesses, et l’histoire nous a conservé le nom d’un certain Palémon, natif de l’îlede Samos, qui gagna, sous Tibère, une fortune de quatre cent mille sesterces à jouer de la flûte devant le peuple romain, esclave et dégradé. Constantin emmena avec lui les rhéteurs, les grammairiens, les bateleurs et les musiciens sur les rivages du Bosphore, où il élevait sa capitale, — désormais la rivale de Rome et la métropole du monde romain. — Constantinople était une ville qui n’était ni grecque ni romaine, et où les beaux-arts transplantés ne pou- vaient plus fleurir. La musique eut le sort de la sculpture et de la peinture; elle languit et disparut sous la pourpre vénale des