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On peut diviser l’astronomie, relativement à ses différents états,
en astronomie ancienne et en astronomie nouvelle.
L’astronomie ancienne c’est l’état de cette science sous Ptolémée
et ses successeurs ; c’est l’astronomie avec tout l’appareil des orbes
solides, des épicycles, des excentriques, des déférents, des trépida-
tions, etc.
L’astrologie nouvelle c’est l’état de cette science depuis Copernic,
qui anéantit tous ces orbes, épicycles et fictices et réduisit la
constitution des cieux à des principes plus simples, plus naturels
et plus certains. L’astronomie nouvelle est contenue dans les six
livres des Révolutions célestes publiées par Copernic en 1566;
dans les Commentaires de Kepler ; dans les ouvrages de Bouillaud,
de Ward, de Stret, de Wings, de Ricciol, de Whiston et d’Enuler;
dans les œuvres immortelles de Descartes et de Newton ; dans les
traités de Clairault Maupertuis, de Lacaille, de d’Alembert, de
Lalande; et de nos jours dans les écrits d’Herschell, de Struve et
de South, les œuvres éloquentes et lumineuses des Bailly, des
Lagrange, des Laplace, des Delambre et des Arago.
L’astronomie tire beaucoup de secours de la géographie pour
mesurer les distances et les mouvements tant vrais qu’apparents des
corps célestes; de l’algèbre, pour résoudre ces mêmes problèmes
lorsqu’ils sont trop compliqués ; de la mécanique et de l’algèbre pour
déterminer les causes des-mouvements des corps célestes; enfin des
arts mécaniques, pour la construction des instruments avec lesquels
on observe.
Cette science excellente et divine, comme disait Platon, est appelée
sans doute à faire encore de nouveaux progrès; à moins, pourtant,
que le grand constructeur des mondes ne juge à propos, pour punir
l’outrecuidance et l’orgueil des grands esprits de cette misérable
fourmilière qu’on appelle la terre, de jeter sur notre pauvre petit
globe les brûlants débris de quelques-uns de ces astres immenses
que Dieu crée et brise dans ses heures de miséricorde ou de colère.