Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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bâtiments construits sous les ordres deFulton; mais, à compter de 1815, la navigation à vapeur prit des proportions considérables et les puissances maritimes commencèrent à se préoccuper sérieu- sement d’une découverte qui pouvait tout à coup peser d’un poids immense dans les batailles navales. La marine militaire s’inclina alors devant la marine marchande, et les matelots d’Aboukir et de Trafalgar furent obligés d’aller prendre des leçons des paci- fiques marins du Connecticut et du Massachusset. Mais si la puissance et l’utilité de la vapeur se déployèrent len- tement sur les mers, elles prirent, dès 1810, un prodigieux essor dans les champs du commerce et de l’industrie. L’Amérique donna la première l’exemple, et l’Angleterre ne tarda pas à la suivre. Les manufactures de la Grande-Bretagne adoptèrent à l’envie les ma- chines à vapeur, et selon les calculs les moins exagérés plus d’un million de bras en Irlande, en Écosse et Angleterre se trouvèrent inoccupés dans le court espace de trois ans par l’adoption de ces agents formidables qui centuplent les forces de l’humanité. Mais la froide et imperturbable politique anglaise ne s’émut pas de cette révolution du travail, et elle eut l’adresse de faire servir le désespoir de ses ouvriers, désormais sans moyen d’existence, à la consolidation de sa puissance dans l’Inde. Non-seulement l’Anglais se servit des machines à vapeur, mais encore il en fit un trafic considérable. La France, toujours lente à adopter les progrès qu’elle même a fait naître, achetait de la Grande-Bretagne les machines dont elle avait besoin. Les heureux larrons de Salomon de Caus revendaient en détail à celte pauvre ' France, toujours généreuse et toujours trompée, le génie de l’un de ses plus illustres enfants. En 1820, on ne comptait pas en France, plus de deux cents machines à vapeur à haute et basse pression, dont un quart en- viron étaient d’origine anglaise; en 1830, ce nombre ne dépassait pas cinq cent soixante-douze, dont cent six étaient anglaises. Nous ne possédions en 1841 que cent soixante-neuf locomotives, dont soixante-quatorze françaises et quatre-vingt-quinze étran-