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SOUS lus efforts de Carthage, Scipion paraît : les vieilles et saintes'
traditions de la République sont oubliées, méconnues et honnies,
Juvénal prend la plume et flétiit' de ses vers sanglants les aposta-
sies de son siècle; la vertu romaine expire avec la liberté, et Caton
proteste aux yeux du monde contre l’avilissèment du Capitole et
l’abandon des lois et des dieux cle. Romulus en se plongeant un
poignard dans le sein. Les universités et renseignement mutuel
n’apprennent pas ces cboses-là : c’est l’éducation, c’est la nourri-
ture, comme disait Montaigne, qui gravent dans le cœur de
l’homme et du citoyen au berceau l’amour des dieux et delà vertu,
l’amour de la justice, de la liberté et de la patrie, de la patriej mot
sacré qui résume tout; le culte de Dieu et de la .vertu, rattache-
ment aux droits et aux devoirs de l’homme véritablement libre et
digne de l’être.
Un des docteurs progressistes de notre époque s’est écrié quelque
part ;.<? Rame na pas.beaucoup fait'poiir les idées. » Rome, à
la vérité, n’a pas beaucoup fait pour les idées dans le sens qu’y
attachent les sophistes et les nestoriens de ce siècle ; mais Rome
agissait d’après les principes invariables de la conservation sociale,
d’après surtout l’esprit de ses institutions républicaines. Nous
croyons cependant qu’un peuple qui a produit Virgile, Tacite,
Salluste, Tite-Live, Horace, Cicéron, Plaute, Térence, Caton,
Sénèque et Juvénal a payé un assez glorieux tribut au ti'.ésor des
connaissances humaines ; mais Rome n’aimait pas les rhétéurs et
les idéologues, etijuand elle les a aimés, ou plutôt soufferts, elle
s’est perdue. Cicéron s’est malheureusement égayé dans ses œu-
vres philosophiques,—comme Voltaire dans sa correspondance,—
aux dépens des croyances religieuses do sa patrie, et l’on sait .ce
que devint la liberté de Rome du vivant même de .Cicéron. Des
nuées de rhéteurs et de sophistes vinrent s’abattre à -Rome, sous
le règne des Antonins, et prêchèrent, comme les idéologues de nos
jours, les théories les plus folles pt les plus subversi’ves de toutiî
monarchie et de toute république; mais à quoi aboutirent les
doctrines [lernieieuses de ces Apôtres du malérialisme et du sen-