Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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du tir; ceux de MM. Devismes, Beringer, Gastine Renette, Le- faucheux et Prélat, sont dignes, en tout point, de la réputation que ces maîtres ont déjà acquise. La France, sous ce rapport, ne connaît point de rivales, et les armes de l’Allemagne, de la Tur- quie, de l’Angleterre elle-même, ne brillent pas auprès des siennes. La France, comme au temps de César, reste en possession de for- ger les plus solides, les plus nobles, les plus élégants engins de guerre, et ses enfants, comme ses armes, n’ont point déchu de leur vertu guerrière. M. Morell, dans son exposition artistique, n’a mis que deux armes : un couteau de chasse en argent ciselé, représentant la figure, la vie et la vision de Saint-Hubert, patron des chasseurs, et un poignard en bronze représentant l’origine du crime. Ces deux morceaux sont deux chefs-d’œuvre, et la pensée philoso- phique brille, à un égal degré que la pensée artistique, sur le double produit de cet armurier antiquaire et moraliste. M. Lemonnier a exposé une épée exécutée pour son excellence James Stuart, duc de Berwick et d’Alba, à Madrid. C’est une épée de cour des plus légères malgré sa richesse, et d’autant plus re- marquable , que la poignée n’est pas surchargée comme le sont ordinairement celles des épées de luxe, d’une foule d’attributs et d’écussons qui les rendent à peine maniables. La poignée de cette épée est parsemée de fleurs de lys en bril- lants montés sur or, sur un fond d’émail bleu; elle est surmontée d’une couronne de duc en diamant. Deux serpents en brillants en forment la garde ; la coquille, en or, est percée à jour et ciselée avec une finesse remarquable ; elle porte, sur un des côtés, le chiffre du duc de Berwick en brillants. Nous avons mentionné ces deux armuriers, parce que, chez eux, la perfection et l’originalité du travail semblent s’allier à une con- naissance approfondie de l’art, tel que le cultivaient au seizième siècle les Jérôme de Bohême, les Luis de Grenade et les Benvenuto Cellini de Florence. Par un sentiment de convenance nationale que l’on ne saurait