Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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i,\ PEINTURE. Î87 inaiiilient sur ses genoux. Or, tous ces animaux ont des figures d’hommes, et, en examinant de près le fini et la délicatesse du tra- vail, il est facile de se convaincre que les différents visages sont des portraits fort ressemblants. La Pénélope et Y Hélène, de Zeuxis ; la Vénus Anadyomède, d’Apelle; V Valise, de Protogene, tableau qui sauva Rhodes de la colère de Démétrius^; le Sacrifice d'Iphigénie, de Timanthe; la Bataille de Pliléonte et VUlysse en mer, par Aristide; Y Apollon berger, par Philoxène, jouissaient dans l’anliquilé d’une renommée universelle. Horace a rendu hommage au génie pictural des Grecs en disant dans son ode vin ; Divite me scilicet artium / Quos aut Parrhaslus aut Scopas... « Pourquoi suis-je trop pauvre pour ne point posséder dans mou cabinet les chefs-d’œuvre de Parrhasius et de Scopas! » Et Pline a écrit (juclque iiart : Pictor que rei communis ter- rarum erat. « Un peinti'o appartient à l’univers entier. » Quoi qu’il en soit, les Romains regardaient la peinture moins comme un art que comme uni' de ces proh'ssions manuelles in- dignes d’un citoyen. Cet art ne fut par conséquent l’objel d’aucune culture suivie de la part de ces républicains, (pii plaçaient l’ai t de la guerre et l’art de la parole, le Ca|)itoh‘ et le Forum, bien au- dessus du Parnasse et de l’Hélicon des Grecs. A la vérité, un certain Fabius Pictor exécuta, vers l’an 450 de Rome, quelques peintures dans le temple de la déesse Salas, et les Romains en tiraient une espèce d’orgueil; mais à cette (époque même Apelle et Protogène avaient produit leurs chefs-d’œuvre, et la seule ville ‘ Ami d’Apelle et d’Aristote, Protogène éodt né à Canne, dans l’ile de Rhodes. Le talent de ce grand artiste était si généralement e.onnn, que Démétrius Polior- cète (le preneur de villes), assiégeant Rhodes, aima mieux renoncer à prendre cette place, que de courir le risque de détruin* les tableaux de Protogène. Üémé- trius ayant appris, en se retirant, que le grand peintre travaillait dans une maison à quelques lieues de Rhodes, l’alla voir, et lui demanda s’il se croyait en sûreté au milieu des ennemis. « Oui, seigneur, répartit l’artiste , car je sais qu’un grand prince tel que Démétrius ne fait point la guerre aux arts. «