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inarchanils de la Cité, des baronnets, et une foule de dames appar-
tenant à la haute aristocratie et au commerce, se rendirent au
Kanelagh,
Dans ce séjour élyséen,
Oùd’Hendel brille l’harmoiiie,
Par les é(^lios l’orgue embellie
S’unit au chant italien ;
Tandis qu’à l’oreille ravie
Un Paccini chante si bien.
Du goût tout y prévient l’envie.
Le commerce par son génie,
Des deu.x. mondes l’heureux lien,
Y joint aux dons de la patrie
Le thé qu’un Chinois offre au Tien ;
De Moka la liqueur chérie,
Et ce noir breuvage indien
Que l’Espagnol nomme ambroisie.
Le plaisir, sous les mêmes toits,
Y confond les rangs et les droits :
Oui, ces lieux féconds en merveilles,
Des grands, du peuple et du bourgeois,
Charment l’œil, le goût, les oreilles U
C’était ainsi qu’en 1760 la gracieuse madame Dubocage, la
Deshoulières du dix-huitième siècle, exprimait son opinion sur le
Ranelagh. Hélas! les muses françaises commençaient à de^enii-
anglomanes, et la poésie précédait la musique et la peinture dans
cette apostasie.
Quoi qu’il en soit, il ne sortit rien de bien décisif du meeting
convoqué par le bourrelier André Nicholson. Mais si les idées et
les discours du brave homme firent sourire plus d’un pair d’An-
‘ Le Vl'^auxhall et le Ranelagh jouissaient à Londres, vers le milieu du dix-hui-
tième siècle, d’une vogue et d’une réputation que la charmante et spirituelle
madame Dubocage n’a fait que constater par ces vers faciles. Le W’auxhall et le
Ranelagh étaient de délicieux jardins situés sur les bords de la Tamise, et au
milieu desquels s’élevait une salle voûtée de cent pieds de diamètre à trois rangs
de loges : c’est là que se donnaient alors des concerts, des bals et des fêtes que
le talent d’Hendel rendait très-brillants. Ces deux etablissements étaient aussi
consacrés aux promenades matinales; et pour un schilling on avait pain, beurre,
lait, thé, café et chocolat, et une musique perpétuelle. Les fêles nocturnes coû-
taient une guinée a qui voulait y assister.