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Les Etats modernes ont trois espèces de monnaies ; la monnaie
jaune ou d’or; la monnaie blanche ou d’argent; la monnaie grise
ou de billon. L’or et l’argeiil sont suriisamment connus ; disons
un mot sur le billon qui est la monnaie du peuple, le signe
quotidien de ses travaux, de ses sueurs, de ses fatigues et trop
souvent de sa vie.
On appelait autrefois en France, monnaie de billon, des espèces
en argent que l’on avait altérées par le mélange du cuivre.
Il y avait alors deux soldes de monnaies de billon. Le haut
billon, qui comprenait toutes les espèces de dix deniers à cinq ;
la monnaie de bas billon, à laquelle se rapportaient toutes
les espèces au-dessous de six deniers. Aujourd’hui, on n’entend
plus par billon que les sous et les gros sous de cinq et de dix
centimes.
Sous la première et la deuxième race de nos rois, le billon
n’existait pas; mais vers le commencement de la troisième race,
sous Philippe-Auguste, on trouve quelques deniers d’argent de
bas aloi ; à dater de saint Louis on ne trouve que des deniers de
bas billon. Les blancs, les douzains, les liaids, les doubles, les
deniers, les mailles, les pites sont autant de monnaies de billon
dont on s’est servi dans le royaume sous la troisième race.
La livre d’argent primait toute cette populace de pièces si
variées de formes, d’empreintes et de valeur, et ici il y a une
remarque à faire.
La livre de France, sous Charlemagne, contenait, non ficti-
vement mais réellement, une livre d’argent du poids de Troyes
en Champagne. Mais cette livre a diminué de poids, sous les
successeurs de Charlemagne, sans diminuer de valeur. Or,
depuis Charlemagne en France, et depuis Guillaume leConquéraut
(|u’il obtint fut celui de commis du commerce et des colonies anglaises aux appoin-
tements de 1,000 schellings (25,000 fr.). Locke conserva cet emploi, qu’il remplit
avec une grande distinction cimj années, de 1695 à 1700, puis se retira de la
lice politique pour aller vivre dans la charmante campagne du chevalier Morsbam,
:i quelques lieues de Londres. Ce fut là (]ue la mort vint le frapper en 1704, a
l’âge de soixante-treize ans.
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