Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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nement et cTameublement copiés par des artistes et des ouvriers modernes sur les modèles existants des ouvriers et des artistes anglais du moyen-âge. Rien n’est plus exact et jamais traduction historique ne fut plus sincère et plus fidèle. Quand le temps aura ajouté à ces habiles restitutions du passé sa patine et sa couleur, on confondra certainement les calques avec les originaux. Mais quoi ! ce ne sont là que de beaux pastiches, et qu’est-ce qu’ils attestent, perdus dans le déluge du goût détestable et risible qui les entoure ? Que l’Angleterre, elle aussi a eu son heure d’ins- piration et de poésie, mais qu’elle a perdu, volontairement ou non, ces précieuses lueurs. Ces souvenirs des temps anciens ne font que mesurer l’abîme qui les sépare du temps présent. Les che- minées, les bancs, les dressoirs, les tentures, les lustres, d’une orfèvrerie ou d’une serrurerie si variée, si curieuse et fine, sont un terrible voisinage pour les mêmes objets fabriqués par l’in- dustrie actuelle avec une si abominable indifférence. La grandeur et le génie d’autrefois prouvent la faiblesse et la décadence d’au- jourd’hui. Les chefs-d’œuvre dénoncent les monstruosités. Toute la moitié ouest du Palais de Cristal appartient à l’An- gleterre. Les trois premières travées, en entrant le Transept, contiennent des armes damasquinées et ciselées avec l’art le plus délicat, des tissus d’un dessin exquis et d’une couleur splendide, des étoffes lamées d’or et d’argent de l’éclat le plus harmonieux, des hamacs qui sont comme des nids de plumes, des châles qui sont comme des parterres de fleurs. Tout cela est très-beau et très-choisi ; mais tout cela n’appar- tient à l’Angleterre que parce que les Indes-Orientales lui en ont fait présent. C’est le tribut des colonies à la métropole. Ces pau- vres vassaux de la Grande-Bretagne enrichissent et glorifient ainsi leurs vainqueurs. Mais, en même temps, ils vengent leurs défaites sanglantes par cette victoire pacifique, et ils battent sur le champ de bataille de l’art ceux qui les ont battus sur les champs de ba- taille de la force. L’Angleterre a pu prendre à l’Inde son territoire, mais elle n’a pas pu lui prendre sa grâce. Ces charmants fusils