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Hélas ! pourvu que de nouveaux barbares n’aillent pas, de nos
jours, poussés par je ne sais quel délire, poser une main sacrilège
sur les épaves si miraculeusement conservées de la grandeur du
peuple-roi.
A Pompeï, dans la Maison du Faune, on a trouvé une mo-
saïque représentant la Bataille d’Issus, d’après de tableau du
peintre grec Philoxène, élève de Nicomaque; à Herculanum, six
autres mosaïques reproduisent des tableaux d’Aristide, de Nico-
maque, de Cléside, de Philoxène. Ces découvertes successives*
ont prouvé que les peintres de l’antiquité réussissaient aussi bien
que les modernes dans le paysage, dans les marines, dans les fruits
et dans les fleurs, et que tous tes sujets, jusqu’à la caricature,
étaient ti ailés par eux avec la même supériorité de talent. On re-
marquait dans une maison d’Herculanum une suite de personnages
évidemment emju unlés à la cour de Yespasien, sous la forme de
rats, d’oiseaux, de reptiles et de poissons. Vespasien lui-même
était ri'présenté sous la ligure de l’aigle de Jupiter; il se désaltère
dans un vase que les Romains nommaient volontiers, et que la pu-
dnir de notre langue nous défend d’indiquer ici autrement que
par l’épithète de nocÉurne'C Les courtisans les plus chers de l’em-
pereur, sous la figure de rats, de serpents et de lézards, font des
efforts inouïs pour s’associer à la libation de l’aigle, tandis que
les poissons, plus heureux, nagent dans la piscine que Jupiter
' l,('s fouillas se coiitiiiiteiil avec aclivilé a Pompeï et à Herculanum, et si on les
suspend (|uelquetois, c’est faute de trampiillité et non d’argent. Le dessus fait tort
au-dessous, et les arts perdent lout ce (jue gagnent les discordes civiles. Tous les
objets qu’on trouve dans les deux villes sont transportés dans le musée du roi de
.Naples, (pii est peut-être le premier et le plus riche de tous les musées de
l’Europe.
^ On sait que Vespasien inventa et tit établir un inipcït sur les urines, et que
Titus, son tils, s’elforçant de lui faire abolir ce singulier tribut, Vespasien dit, en
lui approchant du visage une grosse somme en or, que cet impôt venait de lui
rapporter : « Cela sent-il mauvais? » Vespasien n’en fut pas moins un très-digne
et très-illustre empereur; il gouverna avec sagesse, vainquit avec humanité et
mourut avec intrépidité. L’empire romain et le monde entier lui durent Titus,
(|u’ou surnomma b's délices du genre humain. Et ne peut-on pas pardonner quel-
(pies faiblesses au père d’un s'age couronné, d’un Titus!