Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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images plus, ou moins grossières des dieux, des rois, des législa- teurs et des héros. Les vieux peuples conservent encore aujourd’hui les monu- ments primitifs de leur civilisation, et on voit encore dans les grottes sacrées des Hindous les statues colossales de leurs divi- nités; la pagode d’Élephanline, près de Bombay, renferme la gi- gantesque figure de Brahma, et çà et là, sur les bords du Gange, on rencontre encore dans les débris de temples et de palais d’é- normes fragments de statues qui servent d’oreillers aux caïmans, aux serpents et aux crocodiles. Les Hindous ne manquaient ni d’imagination ni de science ma- nuelle, mais leur goût, ou plutôt l’esprit de leurs institutions re- ligieuses et politiques, les entraînait vers les emblèmes, les sym- boles et les allégories. Les Perses, moins esclaves que les Hindous, des théories religieuses, donnaient à leurs sculptures un caractère moins sombre et moins austère ; les ruines de Persépolis et de quelques autres cités fameuses de la Perse, nous ont appris le parti prodigieux que cette nation savait tirer de son architecture et de sa sculpture. Mais les artistes perses, par scrupule religieux ou par impuissance, ne faisaient pas le nu, et se trouvaient ainsi privés de reproduire la beauté des formes humaines. La sculpture atteignit à un très-haut degré de perfectionnement en Assyrie. Sous Bélus, sous Sémiramis, sous Ninus, de nom- breux ouvrages de sculpture embellirent Babylone et s’allièrent admirablement aux gigantesques développements de son architec- ture militaire, civile et sacrée. Le bronze même, connu des sculp- teurs assyriens, prit sous leurs mains puissantes toutes les formes, tous les caractères et toutes les dimensions. En Arménie, dans le Kurdistan, on voit des statues qui représentent Cosroès et Chirine sa femme bien-aiinée, et qui sont dues au ciseau de Ferhad, poète, sculpteur et capitaine distingué. Car une remarque est à faire ici : chez les trois grands peiqiles où la religion des arts s’est main- tenue le plus longtemps, chez les Perses, chez les Grecs et chez les Italiens, les artistes éminents joignaient presque tous au génie