Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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nous appi'i'iidre le nom de celui qui inventa le premier l’ouet ou le premier marteau? Dans quels climats, sous quels cieux placerons- nous les premières ruches, et quel est l’homme qui sut rassembler sous quelques brins de jonc ou d’osier les républiques éparses de l’industrieuse abeille? Qui encore alluma sur les abymesde l’Océan les lampes éternelles dont les clartés ardentes signalent au nauto- nier, au fort.de la tempête, les écueils qu’il doit éviter? Le silence répond aux questions d’une curieuse gratitude. Mais en revanche, nous n’ignorons ni le nom de ceux qui ont découvert et popularisé les poisons les plus subtils, ni la vio de ceux qui ont inventé les armes les plus meurtrières. Les poètes ont divinisé, sous le nom de Vulcain, le premier fabricant des foudres humaines, et le nom de Locuste a traversé bien des siècles pour se rajeunir dans le nom de la Brinvilliers. Les grands maux se relayent sur la terre ; la mort change ses étapes sans changer l’allure de sa course dévorante. L’humanité venait d’être à peine délivrée de cette horrible maladie, qu’on a])- pelait la lèpre, et qui décimait annuellement les populations euro- péennes, qu’un moine de Fribourg, par un de ces hasards aux- quels on doit la plupart des grandes découvertes, trouva le secret de ta poudre à canon. Un autre homme aurait peut-être enseveli dans le mystère de son laboratoire cet épouvantable secret ; mais un moine a besoin de se révéler au monde : quand il est éloquent et savant comme Luther, il lutte corps à corps avec la papauté ; quand il est envieux et cupide comme Schwartz , il met aux enchères de la mort les entrailles de l’humanité. Ce moine s’appelait donc Berthold Schwartz, et il était corde- lier du grand couvent des cordeliers de Fribourg en Allemagne. Son bumeur sombre, atrabilaire, était enharmonie parfaite avec son nom, qui signifie, en langue tudesque, noir. Berthold se mêlait d’alchimie et employait les instants que lui laissait la ser- vitude monachale à transmuter des métaux, à mélanger mille sortes do substances arrachées aux trois règnes de la nature, à pâlir sur