Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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lotine de 1793. Cependant quelques architectes, hommes de ta- lent, de goût et de sens, résistèrent aux entraînements du temps, et se firent un nom honorable par quehjues monuments où le bon goût s’unit au savoir et rhabileté à la noblesse des formes. La république de 1792 n’eiil que le temps de bâtir des éditices de carton; peut-être eût-elle ('nfanté des prodiges en architecture, comme elle en enfanta dans l’art de la gueire. Buonaparte, le légataire universel de cette républiqiK', Buona[)arte, qui avait l’instinct du grand , du beau et de futile , ne pouvait, avec toute sa puissance, faire des hommes de génie; il dut se contenter de MM. Perrier et Fontaine, qui gâtèrent, le dernier, surtout, plus de beaux monuments qu’ils n’en élevèrent. Aujourd’hui, faut-il le dire, l’architecture, comme tant d’autres arts aussi illustres, est devenu un métier, et ce métier, qui fait vivre splendidement à Paris quelques centaines d’hommes sans savoir, étouffe les talents naissarts de quelque Palladio en herbe, de quelque Philibert Delorme en jaquette. Cc'tte pauvre architec- ture française, qui a produit tant de chefs-d’œuvre de toute sorte pendant six longs siècles, en est réduite aujourd’hui à copier servilement le temple d’Agrigente en Sicile, et la maison carrée de Nîmes, poui' les Bourses, églises et autres monuments; et à imiter servilement la colonne Trajane pour tout ce qui concerne son état, depuis la loge du poilier jusqu’à la grille martiale de la place publique. « L’architecture deviendra un art exti'avagant et nuisible, écri- vait vers la fin du siècle dernier un architecte philosophe qui semblait avoir prévu la décadence complète de l’architecture fran- çaise au dix-neuvième siècle, toutes les fois que les artistes et ceux qui les emploient perdront de vue la base de tout gouver- nement, les bonnes mœurs. J’aime à voir l’architecture élever des arcs de triomphe aux défenseurs de la patrie; des pyramides, des obélisques, des tombeaux aux mânes des citoyens illustres qui se sont distingués par une bienfaisance extraordinaire; des tem- ples aux sciences et aux talents. Mais elle me semble folle, ridi-