Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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« il avait un goût très-vif pour la chimie et un amour infa- tigable pour le travail, deux qualités excellentes pour recommencer à nouveau la lutte de la vie. Ses premières expériences portèrent sur la fabrication du taffetas gommé et ensuite du diachylon, et il réussit à se créer un commerce avec ces articles. Ce fut à ce moment qu’un chimiste allemand produisit la première allumelle chimique, qui différait considérablement de celles que la fabrique de Newton produit maintenant par millions ; elle était renfermée dans un briquet fort compliqué, très-orné et très-cher. Les pre- miers briquets se vendaient vingi-cincj francs à Londres. M. Dixon devina du premier coup le secret de la nouvelle découverte, et, habitué à prendre les choses par le grand côté, il résolut de consa- crer ses efforts à améliorer l’allumette et à la rendre moins chère, de manière à mettre un terme au règne de l’amadou et du soufre, et à se créer en même temps un commerce aussi étendu que nou- veau. Ses succès furent rapides et immenses, et méritaient de l’être. « L’allumette chimique, quoi qu’elle soit devenue un article de commerce et de consommation considérable, n’a point encore trouvé d’historien. Les livres sont à peu près muets sur elle. Les faiseurs d’encyclopédies et de dictionnaires en Angleterre, l’ont jusqu’ici passée sous silence. Un ou deux écrivains français la nomment, et mentionnent en même temps les savants qui l’ont perfectionnée; çà et là quelque Allemand laborieux a recueilli une couple de faits sur la propagation de l’allumette chimique au-delà du Rhin ; mais vous ne trouverez nulle part une histoire sincère de ses progrès. C’est un tort; car quel rôle important l’allumette chimique ne joue-t-ellc pas dans le drame quotidien de la vie moderne ! « Vous dînez avec quelques amis dans une taverne du Strand ; le porto et les noix sont sur la table; vous demandez un cigare; on apporte, non plus le papier enflammé qui vous brûlait les doigts, salissait la table et donnait au tabac l’odeur de chiffon brûlé, mais une allumette élégante et parfumée.