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à celui d’une galère romaine. 11 y a loin de là à nos vaisseaux à
trois ponts, mais le génie est peut-être beaucoup plus dans la
création de la première barque ipie dans l’installation du plus
majestueux vaisseau.
La navigation est la clef de la puissance, c’est le secret delà
grandeur et de la force des nations. A partir des Phéniciens
jusqu’aux Anglais, l’histoire nous montre la domination de l’univers
invariablement attachée à l’empire de la mer. Les Républiques
grecques ne purent résister à des ennemis formidables que par le
nombre et l’admirable discipline de leur flotte; les Romains eux-
mêmes ne furent littéralement les maîtres du monde qu’après la
bataille d’Actium. Mais pour avoir des matelots il faut naviguer
et pour naviguer il faut commercer. Les Grecs étaient essentiel-
lement marchands, et Rome, qui n’avait rien de mercantile ni dans
ses institutions ni dans le sang de ses citoyens, trouvait des marins
tout faits en Egypte; c’était l’école de marine de la République,
c’était aussi son école de commerce.
La navigation est fille du commerce; le commerce, qui est le
lien de toutes les nations et que les anciens, toujours portés à
poétiser tous les instincts de l’humanité, avaient personnifié sous
le nom de Mercure, Merck cura.
L’histoire du commerce serait l’histoire du monde et de la civi-
lisation. Sans parler de ces grandes et puissantes nations dont il
ne nous reste plus aujourd’hui que des hiéroglyphes impéné-
trables ou des monuments gigantesques couchés dans la poussière,
il faudrait, pour accomplir cette grande œuvre, consulter les tra-
ditions grecques, qui, selon un habile jurisconsulte de ce siècle,
sont les plus instructives pour la connaissance du droit des gens
que pratiquaient les Phéniciens, les Phocéens, à partir du traité
conclu entre les divers peuples de la Grèce, pour l’établissement
du conseil des amphyctions, qu’ils datent de 1496 ans avant
.Jésus-Christ. Les traités commerciaux des Grecs avec les diffé-
rents peuples de l’Inde, en arrivant de siècle en siècle jusqu’aux
fameuses lois rliodiennes qui furent publiées trois cents ans