Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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Constantin le Grand qui, à l’exemple d’Alexandre, voulait marier la ville dont il était le créateur au Bosphore, appela à Cons- tantinople le commerce et les flottes d’Alexandrie ; mais cette ten- tative ne fut point heureuse et ne servit qu’à scinder les forces navales de l’empire. Les successeurs de Constantin, absorbés par les querelles religieuses, n’encouragèrent pas le commerce et, ainsi qu’il arrive toujours, la décadence de la marine marchande amena la perte de la marine militaire. Il vint un temps où l’empire (l’Orient, menacé de toutes parts et entamé sur les trois quarts de ses frontières, ne pouvait plus compter ni sur une légion ni sur un vaisseau. Constantinople tombait après Rome faute de soldats et faute de navires : l’empire d’Orient après l’empire d’Occident se noyait dans les flots de barbares que les vieux soldats de Mari us et les vieux marins d’Actium auraient rejetés dans leur océan de forêts. Mais les barbares. Francs dans les Gaules, Goths en Espagne et Lombards en Italie, comprirent bientôt tous les avantages de la navigation. Ils employèrent aux expéditions maritimes ou flu- viales les peuples qu’ils avaient vaincus, s’associèrent courageu- sement aux explorations des îles et des continents qui leur étaient tombés en partage par les chances de la victoire, et devinrent en peu d’années aussi savants que leurs maîtres. On croit que les premiers marins au moyen-âge furent les Francs, les Saxons et les Lombards. Mais la navigation de ces peuples était fort restreinte, et si l’on en excepte les Goths qui habitaient les rives de la Méditerranée, ces barbares n’entreprenaient jamais de longues courses en pleine mer; mais, en revanche, ils exploraient minutieusement les côtes et se familiarisaient admirablement avec les dangers inséparables de pareils voyages. On a retrouvé, il y a dix ans, en Bretagne, une banpte pétrifiée dans des landes que la mer couvrait il y a plusieurs siècles. Cette barque, dont la forme semble accuser une connaissance profonde de la locomotion nautique, était à deux rangs de rames et munie d’un gouvernail à peu pràs semblable