Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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dont ils étaient les pères nourriciers, les défenseurs et les héros. Il ne sera peut-être pas hors de propos de citer ici les détails pleins d’intérêt et d’actualité que M. Derbec, voyageur français d’un esprit observateur et sagace, vient de publier sur les mineurs de la Californie. Outre la curiosité qui s’attache naturellement à l’exploitation cosmopolite des mines de la Californie, il ne sera pas indifférent, au point de vue philosophique et moral, de comparer les mineurs du dix-neuvième siècle aux mineurs du treizième, la Californie à la Norwège; l’homme intelligent, mais avide et affamé de richesses tel qu’il est aujourd’hui, à l’homme grossier, mais plein d’abnégation, d’honneur et de foi tel qu’il était jadis. « L’or est disséminé sur les bords des cours d’eau des mon- tagnes de la Sierra-Nevada ou dans leur lit même. En Europe, la croyance est répandue qu’il est à la surface du sol ou dans le sable des ruisseaux, qu’il y abonde, et qu’on l’obtient sans efforts. Ce qui avait donné quelque fondement à cette croyance, c’est que, dans plusieurs ruisseaux du Nord peu profonds, l’or avait été trouvé en abondance; mais en général il est rare et éparpillé ; bien des placers n’en contiennent point ; il n’est pas à la surface du sol, mais bien dans ses profondeurs. Il suit, en effet, les lois de la pesanteur, et par un mouvement lent, mais inévitable, car il est un des corps les plus lourds, son poids l’entraîne constamment au. fond, à travers la terre mouillée ou les sables mouvants, jusqu’au moment où il est arrêté ou par la roche même, ou par une terre grasse sur laquelle l’eau est sans action. C’est, là où le mineur va le chercher; c’est une rude tâche pour quiconque n’est pas habitué aux travaux pénibles; car le seul moyen pour y parvenir est de creuser des trous ou d’ouvrir des tranchées. « Il est rare que l’homme reste isolé ; son isolement le rendrait impuissant dans les grands travaux. Les minmrs unissent donc leurs forces pour rendre leur travail plus profitable ; ils s’associent en petits groupes ou se forment en compagnies qui s’élèvent