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reculée. Les Grecs, clans leur siècle de décadence, tiraient de l’Asie
et de quelques villes d’Afrique toutes les étoffes dont ils avaient
besoin pour leurs vêtements et pour les robes splendides de leurs
femmes’ ; et les Romains, à dater de la dictature de Sylla, firent
venir également d’Asie les tissus les plus fins qu’ils ornèrent, —
Auguste et l’empire arrivés, — de broderies d’or et d’argent, de
palmes, et même de perles et de pierres précieuses ^ Le luxe avait
étouffé la liberté bien avant la tyrannie, et la vieille simplicité ré-
publicaine ne convenait plus à ces Romains dégénérés, qui s’eni-
vraient des dépouilles du monde.
Les barbai'es, vêtus de peaux, la poitrine à peine couverte d’une
cuirasse de bois durcie au feu, la main chargée d’un affreux cou-
telas ou de masses à éperons, ne trouvèrent plus les soldats de
Marius qui avaient taillé en pièces les Cimbres et les Teutons leurs
ancêtres, ils eurent bon marché de ces soldats, de ces légions,
qui n’avaient conservé de leur ancienne gloire que l’aigle de Ro-
mulus et la vaine splendeur de leurs armures, mais qui ne possé-
Oii fabrique les tissus avec toutes sortes de matières qu’on peut filer, comme
l’or, l’argent, la soie, la laine, le fil, le coton.
* Les dames d’Athènes et de Rome déployaient dans leurs toilettes un luxe et
une élégance qui étonneraient même nos lionnes de Londres et de Paris, aux-
quelles les Athéniennes ne le cédaient ni en grâces ni en esprit. Il faut lire dans
le Foyage du jeune .dnacharsls, du savant abbé Barthélemy, les mille futilités,
les mille et charmants riens dont se composait la toilette ordinaire des femmes
de conditions à Athènes et à Corinthe. La courtisane Aspasie reçut de Périclès,
après la guerre de Mégare, une robe qui valait, par les perles et les broderies
dont elle était enrichie, plus de 5ü talents, c’est-à-dire à peu près 75,000 francs
de notre monnaie.
* I.ucullus, si célèbre par sa gourmandise et par ses richesses, changeait trois
fois de robe pendant ses repas. Dans un feslin qu’il donna à un ambassadeur du
roi de Bythinie, il portait une robe si merveilleusement splendide, si surchargée
de perles et de pierres précieuses, que l’ambassadeur en fut ébloui et ne put s’em-
pêcher de manifester son admiration. « Ce n’est rien, lui répondit Lucullus, et si
vous visitez les caveaux du temple de la Victoire, vous en verrez bien d’autres.
Lucullus n’a voulu garder pour lui ([ue ce qu’il a jugé indigne d’être offert aux
dieux et à la République. « Ce grand général avait en effet apporté des valeurs
inestimables en or, en argent et en pierres précieuses à Rome, après avoir défait
Ifjilhridatc et Tigrane, et n’avait réellement conservé ([ue des objets de peu de
vai'Mir. mni'; ce neii de valeur se moulait à SO mi'lions.