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des carrières en pleine exploitation dans la Gaule narbonnaise ; ils
rencontrèrent même des mines de fer et de cuivre dans l’Armo-
rique et dans la Grande-Bretagne. Les Romains se servirent des
unes et des autres, ils élevèrent des amphithéâtres, des arcs de
triomphe, des ponts, des aqueducs avec la pierre et le marbre
qu’ils avaient sous la main, et se forgèrent des armes bien su-
périeures à celles qui les avaient aidés à vaincre avec le fer de la
Cornouaille et le cuivre gallois.
Les druides, huit cents ans avant l’occupation romaine, avaient
ouvert des carrières sur plusieurs points de la Gaule. Les carrières
les plus célèbres étaient celles de l’Anjou, du Berry, de la Tou-
raine et du Vendomois. Ces dernières, qui étaient situées dans la
forêt d’Orgères, étaient pour ainsi dire inépuisables, puisque après
avoir fourni les matériaux nécessaires pour bâtir les cités les plus
florissantes et les forteresses les plus redoutables du pays Char-
train, de la Beauce, du Vendomois, de l’Orléanais et d’une partie
de la Touraine, elles furent encore assez abondantes pour donner
les pierres innombrables de ce splendide et superbe vaisseau que
l’on appelle la cathédrale de Chartres*.
Les maçons bysantins, qui parcoururent l’Europe de la fin
du cinquième siècle au commencement du huitième, trouvèrent
en Suède, en Allemagne, en Espagne, en Angleterre, en Italie
et surtout en France, de nombreuses carrières toutes prêtes à leur
confier le marbre septentrional qu’ils devaient transformer en ba-
* Les carrières de la forêt d’Orgères furent pendant plus de sept cents ans le
réceptacle immonde des bandits couvés dans nos guerres civiles et dans nos
guerres religieuses. Vers la fin du dernier siècle, et sous le Directoire exécutif, la
forêt d’Orgères et les immenses souterrains qui lui servent de piédestal devinrent
le refuge d’une troupe considérable de voleurs et d’assassins, qu’on nommait alors
les chauffeurs, à cause du genre de tortures qu’ils faisaient souffrir à leurs vic-
times. La forêt d’Orgères fut cernée par des forces considérables, et on livra une
espèce d’assaut aux scélérats de la caverne, qui opposèrent une résistance déses
pérée. Ils furent enfin vaincus, et cent cinquante furent pris, jugés et condamnés
à la mort, aux travaux forcés et à la réclusion. On trouva dans ces immenses
souterrains des trésors considérables, une espèce de comptabilité, et des papiers
qui prouvaient l’antiquité de cette métropole du vol, du viol, du pillage et de
l’assassinat.