Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

408/490

(debug: view other mode)

The image contains the following text:

des carrières en pleine exploitation dans la Gaule narbonnaise ; ils rencontrèrent même des mines de fer et de cuivre dans l’Armo- rique et dans la Grande-Bretagne. Les Romains se servirent des unes et des autres, ils élevèrent des amphithéâtres, des arcs de triomphe, des ponts, des aqueducs avec la pierre et le marbre qu’ils avaient sous la main, et se forgèrent des armes bien su- périeures à celles qui les avaient aidés à vaincre avec le fer de la Cornouaille et le cuivre gallois. Les druides, huit cents ans avant l’occupation romaine, avaient ouvert des carrières sur plusieurs points de la Gaule. Les carrières les plus célèbres étaient celles de l’Anjou, du Berry, de la Tou- raine et du Vendomois. Ces dernières, qui étaient situées dans la forêt d’Orgères, étaient pour ainsi dire inépuisables, puisque après avoir fourni les matériaux nécessaires pour bâtir les cités les plus florissantes et les forteresses les plus redoutables du pays Char- train, de la Beauce, du Vendomois, de l’Orléanais et d’une partie de la Touraine, elles furent encore assez abondantes pour donner les pierres innombrables de ce splendide et superbe vaisseau que l’on appelle la cathédrale de Chartres*. Les maçons bysantins, qui parcoururent l’Europe de la fin du cinquième siècle au commencement du huitième, trouvèrent en Suède, en Allemagne, en Espagne, en Angleterre, en Italie et surtout en France, de nombreuses carrières toutes prêtes à leur confier le marbre septentrional qu’ils devaient transformer en ba- * Les carrières de la forêt d’Orgères furent pendant plus de sept cents ans le réceptacle immonde des bandits couvés dans nos guerres civiles et dans nos guerres religieuses. Vers la fin du dernier siècle, et sous le Directoire exécutif, la forêt d’Orgères et les immenses souterrains qui lui servent de piédestal devinrent le refuge d’une troupe considérable de voleurs et d’assassins, qu’on nommait alors les chauffeurs, à cause du genre de tortures qu’ils faisaient souffrir à leurs vic- times. La forêt d’Orgères fut cernée par des forces considérables, et on livra une espèce d’assaut aux scélérats de la caverne, qui opposèrent une résistance déses pérée. Ils furent enfin vaincus, et cent cinquante furent pris, jugés et condamnés à la mort, aux travaux forcés et à la réclusion. On trouva dans ces immenses souterrains des trésors considérables, une espèce de comptabilité, et des papiers qui prouvaient l’antiquité de cette métropole du vol, du viol, du pillage et de l’assassinat.