The image contains the following text:
Cimabué représentait le type grec; Giotto, le type toscan;
Giovanni, le type chrétien. Tout l’avenir, toutes les destinées de
l’art étaient incarnées dans ces trois hommes.
Vers le même temps, la Hollande, la Flandre et l’Allemagne
continuaient dans leur architecture, dans la peinture et dans la
sculpture l’art byzantin. Les monuments (pii restent du treizième
siècle, dans ces différents pays, portent encore le cachet sec et
aride de l’art byzantin, qui poussait jusqu’au servilisme l’imita-
tion de la nature et cet éclat des plus vives couleurs qui le rendait
parfois son égal.
L’école de Cologne, comme sa contemporaine l’école florentine,
reconnaissait pour mère et pour origine l’école byzantine.
Deux siècles après, les trois grands genres fondés par Cimabué,
Giotto, Giovanni, se fondaient en un seul, et l’art achevait de
sortir des limbes de l’incertitude et du tâtonnement. Verocchio^
formait Léonard de Viney; Gherlando, Michel-Ange; Perugin,
Raphaël. La peinture moderne était trouvée, et Dieu disait à cet
art sublime, comme autrefois à la mer : « Tu n’iras pas plus loin ! »
premier élève des peintres grecs, et s’acquit une réputation digne de son génie.
Un roi de Naples, Charles l'’, alla lui rendre visite, et tâcha, par ses brillantes
promesses, de l’attirer dans sa capitale. «Sire, répondit Cimabué, je suis Flo-
rentin, et je mourrai Florentin. Si vous daignez me reconnaître quelque talent,
je dois employer ce talent au service de mon pays. .le veux aussi conserver votre
estime, et je la ptrdrais infailliblement si j’acceptais vos offres. Je ne puis vous
donner que mon respect — Et votre amitié, interrompit Charles en prenant
la main du peintre. — Je l’accepte, et elle sera pour moi la première et la plus
glorieuse de mes affections. » On a encore des fresques et un petit nombre de ta-
bleaux dûs è ce grand artiste.
Le Giotto était élève de Cimabué, et avait été enlevé par l’illustre artiste à la
garde d’un troupeau de moutons, que le petit pâtre tâchait de reproduire sur le
sable. Le Giotto sirfvit les traces de son maître, et devint avec Angelico, son émule
et son ami, le plus habile peintre de l’Italie. Giotto fut aussi l’ami du Dante, et tes
papes Benoît II et Clément V l’admirent dans leur intimité.
‘André Verocchio, grand peintre, habile orfèvre, savant géomètre, graveur,
sculpteur, musxâen, chimiste, poète, diplomate, architecte, fut l’un des hommes
les plus universellement illustres du quinzième siècle, (jui produisit cependant un
grand nombre de génies semblables. Nous n’avons aujourd’hui ancune indivi-
dualité pareille à ces grands hommes, et nous nous persuadons leur être supé -
rieurs ! !