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.lifs, — plusieurs voyages, avec leurs maîtres, au Japon et en
Chine; et, dans ce dernier pays ils avaient saisi, avec cette
promptitude de coup d’œil et d’intelligence qui distinguent les
ouvriers français, quelques-uns des procédés que les Chinois em-
ploient pour la fabrication de leurs grandes pièces de soie. De
retour dans leur patrie, ces bonnes gens n’eurent rien de plus
pressé que d’appliquer ce qu’ils avaient vu au genre de travail
qu’ils avaient pratiqué dès leur jeunesse, et bien plus, ils se firent
un plaisir et presqu’un devoir de communiquer à leurs camarades
les précieuses observations qu’ils avaient rapportées et mûries par
la réflexion et par l’expérience. Dès lors, la fabrique de soierie de
Lyon prit un essor que ni les guerres de religion, ni les guerres
étrangères ne purent arrêter, et la France compta encore une de
ces nobles conquêtes qui ne coûtent ni une goutte de sang à ses
enfants, ni une larme à l’humanité.
Lyon, déjà considérable par sa population, son antiquité et son
industrie, devint, au dix-septième siècle, la métropole du com-
merce du royaume et la seconde ville de France. La magnificence
de Louis XIV, les sages largesses de Colbert, répandirent sur
cette cité florissante un nouveau vernis de gloire et de splendeur.
Les ouvriers de Lyon furent les premiers ouvriers du royaume,
et quand Colbert disait à la députation de ces hommes utiles qui
venaient apporter au pied du trône le tribut de leur reconnais-
sance et de leur dévouement : « Le roi a beaucoup fait pour vous,
et il compte bientôt faire plus encore ; car votre industrie tient si
essentiellement aux intérêts les plus chers, à la gloire la plus in-
time de la France, que l’encourager, que la protéger est non-
seulement une satisfaction mais un devoir pour le roi. Continuez
mes amis, poursuivit le ministre, continuez avec ardeur, avec
persévérance vos intéressants travaux, et rappelez-vous bien,
rappelez-vous tous, que l’ouvrier peut concourir aussi bien que
l’artiste et le soldat à la prospérité de la patrie, et que le roi, ce
roi dont vous me parliez tout à l’heure avec tant d’amour, est
assez puissant, est assez riche pour récompenser tous ses enfants,