Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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plomb sur tous les points de l’Europe, de l’Afrique eide l’Asie, partout où il y avait un chrétien, et partout où il y avait une espé- rance d’émancipation et de liberté. Les barbares, enliii, parqués sur ce vaste empire romain qui s’étendait sur les trois quarts du naonde connu; les barbares, rafraîchis par la clémence de nos climats, réjouis par les rayons de notre soleil, apprivoisés par les charmes dorés de nos vendanges et de nos moissons ; les bar- bares, qui ne possédaient rien, devenus propriétaires, li’ouvèrenl très-opportun d’embrasser une religion qui prescrit le pardon des injures, et qui ordonne à celui qui est frappé sur une joue de présenter l’autre à l’affront. Quelle plus douce chose, en effet, après le meurtre, le pillage, l’incendie, le vol, de se reposer tran- quillement dans ie logis du voisin qui est devenu le nôtre, et d’étouffer le cri de sa conscience dans cette horrible justiücation de rhéteur : « Le mal que j’ai fait était une nécessité du temps, et je me suis assuré du pain par mon glaive, par la grande raison que : qui a du fer, a du pain. » Les barbares, donc, se discipli- nèrent peu à peu, après s’être donnés des rois, des institutions et s’être faits chrétiens, et devinrent avec le temps les meilleurs gens du monde. 11 se mêlaient même fort activement à la résurrection des arts ; et les Allemands de Nuremberg et de Masbourg nous conservent encore aujourd’hui une fontaine et un maître-autel, ouvrages de Kœln, artiste du treizième siècle, qui attestent que les descendants de ces brigands goths étaient devenus, de fait, bons artistes et de très-magnifiques bourgeois. L’érection de ces deux chefs-d’œuvre coûta des sommes considérables à Masbourg et à Nuremberg. La sculpture, vers le quinzième siècle, se débarrassa violem- ment des étreintes par trop fraternelles de l’architecture; car ou pourrait prêter au second de ces arts la pensée de Néron : J’embrasse mon rival, mais c’est pour l’étouffer. La sculpture osa donc reconquérir sa personnalité, et dès 1485, Milan voit naître dans ses murs une académie des beaux arts ; Ve-