Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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du douzième siècle; un roi de France, au treizième siècle, hausse la valeur de quelques basses monnaies^ et on le flétrit du sobriquet de faux monnayeur; la guerre du bien public eut pour prétexte la rareté du numéraire ; la Grande-Bretagne perdit ses colonies à la fin du dix-huitième siècle, pour avoir voulu arracher, par un tribut mal déguisé, sous le nom d’impôt, quelques schellings aux Américains; enfin la Révolution française se trouvait beaucoup plus dans les essais administratifs de Turgot, et dans les plans financiers de Necker, que dans les écrits de Voltaire, de Diderot, de Gondillac et de Mably. Le savant Boizard définissait la monnaie une portion de ma- tière à laquelle l’autorité publique a donné un poids et une valeur certaine pour servir de prix à toutes choses dans le commerce. Les encyclopédistes critiquèrent fort aigrement la définition de Boizard, et lui préférèrent celle de Locke pour des motifs qu’il est facile de deviner. Mais avec tout le respect que l’on doit à la mémoire de l’illustre auteur de l’Essai sur l’Entendement humain, nous dirons, avec Moraton et d’Alembert, que Locke, dans ses écrits sur la monnaie et sur le commerce, s’est montré beaucoup plus philosophe que financier, et beaucoup plus homme d’état que géomètre et physicien, qualités, cependant, qu’il pré- férait à toutes celles que la fortune des cours et des révolutions avait amoncelées sur sa tête. Quoi qu’il en soit, Locke sauva l’An- gleterre d’une crise imminente, et remonta, par la refonte probe des monnaies, la machine gouvernementale^ détraquée par une longue et funeste révolution et par une substitution de dynastie. * Locke fut de ceux qui contribuèrent le plus à faire comprendre au Parlement qu’il n’y avait pas d’autre moyen de sauver le commerce d’Angleterre qu’en faisant refondre la monnaie aux dépens du public, sans en hausser le prix. Ce système prévalut malgré les cris de l’opposition, et le commerce de la Grande-Bretagne fut sauvé par cette sage et énergique mesure. Fils d’un capitaine de l’armée du Parlement, Locke, au retour du lils de Charles cabala toujours contre le gouvernement. 11 résida en France, [en Hollande, dans les Pays-Bas, et revint en Angleterre avec le roi Guillaume, dont il avait servi l’ambition avec autant d’a- dresse que de talent. Le nouveau monarque ne fut point ingrat, et Locke fut revêtu successivement de fonctions importantes et lucratives. Le dernier poste