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de l’adiniration de ses clients et de ses parasites. Mais l’esprit
anglais avant tout : Sèvres n’est point située dans le céleste Em-
pire, et les Français ne sont pas des Chinois.
Nous remarquerons, en passant, que les premières verreries
furent établies, soutenues et encouragées en France par Philijipe
de Valois et par le roi Jean au quatorzième siècle ; que Louis XIV
et Colbert, au dix-septième siècle, imprimèrent aux verreries une
impulsion si puissante et si active, qu’elles renversèrent, pour ne
plus se relever, les verreries de Venise; et qu’enfm ce fut aux
efforts réunis de Louis XV et de son ministre, le duc de Choiseul,
que la France dût sa splendide, nationale et précieuse manufacture
de Sèvres.
Mais il est une autre conquête encore dont notre heureuse
patrie enrichit son commerce et agrandit son industrie : nous
voulons parler du coulage des glaces et de la confection des miroirs
de toute espèce.
Les anciens connaissaient l’usage des miroirs, non pas seulement
en acier ou en fer poli, mais en verre. Pline assure qu’à Sidon
les Phéniciens taillaient, gravaient et doraient le verre ; ils étaient
même arrivés à faire des verres imitant à s’y méprendre les
pierres précieuses. Les Romains et les Grecs se servaient même
de miroirs en verre ; et les dames d’Athènes ainsi que les femmes
de ({ualité de Rome, sous les empereurs, faisaient venir à grands
frais de l’Asie ces objets pour en orner leurs gynécées.
L’art de la verrerie ne liit réellement bien établi en Europe
qu’au douzième siècle, et Venise, qui fut bientôt dépassée par
la France pour ses verreries, conserva fort longtemps le monopole
de ses miroirs. Ce fut même à Venise qu’on fabriqua pour la
première fois les glaces soufflées, et l’on sait (inel immense parti
cette république de marchands tira de cette nouvelle et magique
industrie. De la lin du quinzième siècle à la tin du dix-septième,
Venise fut en possession de fournir de glaces tous les palais,
toutes les maisons princières de l’Europe. C’est Venise cpii trans-
porta la première ses glaces, non-senlement dans le Nouveau-