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Saint-Gobain de nombreuses demandes qui mirent tout à coup
Abraham Tiievart en état d’incruster de plus en plus dans le sol
Français la glorieuse industrie que son génie y avait nalui-alisé.
Les glaces de Saint-Gobain, coulées en 17S5 et années suivantes,
passent encoi'e pour des moi'ceaux d’un lîi;i précieux, el quoique
les procédés de fabrication aient faits depuis la lin du dix-septième
siècle de notables progrès, dûs au perfectionnement de la stati-
que et de la chimie, ces glaces (pii ont écrasé par la limpidité de
leur eau et par leur grandeur les fameuses glaces de Venise,
conservent encore le prestige qu’on accorde à tout ce qui ouvre
résolument, — hommes ou choses, — une lice de gloire et de
prospérité nationale. La manufacture de Saint-Gobain, qui prit
quelques années après le litre de manufacture royale, reçut une
adjonction, ou plutôt une succursale dans la manufacture de glaces
créée au dix-huitième siècle dans le faubourg Saint-Antoine. Mais
là bas était la gloire, la vieille gloire; ici le rellet.
L’oisiveté, la captivité surtout ont fait entreprendre des choses
merveilleuses en fils de verre ou tiligrane. En 1776 on voyait,
à l’Hôtel des Invalides, à Paris, un prodige de celle espèce. En
soldat amputé des deux jambes, et qui avait fait la guerre de
Sept Ans, avait consacré ses loisirs à reproduire, en fil de verre,
la ville el la forteresse de Magdebourg, où il avait été retenu
prisonnier pendant près de trois années. Hien ne man(|uail à
cette œuvre ingénieuse, ni rexactitude, ni l’originalité, ni la
délicatesse, ni l’animation ; on reconnaissait jusqu’aux plus hum-
bles poternes, jusqu’aux plus simples bastions, jusqu’aux acci-
dents de terrain de la ville, jusqu’aux tlèches de ses vieux éditices,
les canons, les mortiers, les piles de boulets étaient braqués et
placés en leur lieu, et pour ajouter un nouveau sujet d’inléi'èt à
son tableau, l’auteur avait semé les glacis et les cours de la
citadelle, ainsi que les rues de la ville, de personnages dont les
vêtements, peints avec une parfaite vérité, donnaient à l’aspect
général de l’œuvre un air de vie et d’activité. Cet invalide n’avait
pourtant jamais appris ni le dessin, ni la perspective, ni même