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cause de la prolongation de la barbarie dans les contrées septen-
trionales de l’Europe.
Aux dixième et onzième siècles, la physique commença à péné-
trer dans le nord de l’empire. Au douzième, Gerbert, plus connu
sous le nom de Sylvestre II ', rehaussa l’éclat du souverain ponti-
fieat par la protection qu’il accorda aux sciences dont il fut l’une
des plus fermes colonnes. Frédéric II, empereur d’Allemagne,
Alphonse X, roi de Castille, se signalèrent par la variété de leurs
connaissances, et furent les premiers géomètres, physiciens, chro-
nologistes et astronomes de leur temps. A cette même époque, les
Arabes restituaient à l’Occident le dépôt des sciences et des lettres
que le hasard des révolutions avait remis entre leurs mains.
Cependant l’astrologie et l’alchimie, ces deux branches jumelles
de la physique, florissaient en Europe, et, parmi beaucoup d’er-
reurs et de préjugés, inspiraient à leurs adeptes la soif des décou-
vertes, la passion des recherches, le fanatisme de l’inconnu.
Tandis que le génie arabe brodait de ses poétiques fantaisies les
plus graves, les plus austères théories des sciences, le génie des
peuples occidentaux, encore engourdi sous le suaire de la conquête
et de la féodalité, se laissait aller aux spéculations philosophiques
les plus sombres et les plus audacieuses. Le culte d’Irminsul des
vieux Saxons régnait encore dans ces imaginations chrétiennes;
et si les Arabes mêlaient encore à leurs travaux les pratiques du
sabisme et des mages, en revanche, les alchimistes et les astro-
logues de la France, de l’Allemagne et de l’Angleterre, alliaient les
évocations de Teutatès aux aspirations et aux croyances du chris-
tianisme. Chez les Arabes, le soleil, dieu du jour, était, comme
’ Çerberl, tils d’un pauvre cordonnier de village, était né en Auvergne, Élevé
au monastère d’Aurillac, il devint abl)é deBobbio. Il alla ensuite à Reims, et fut
chargé de l’école alors célèbre de cette ville, où il eut pour disçiple le jeune Robert,
fib de Hugues Éapet, Gerliertfut tour à tour archevétiup de Beims et archevêque
de Havepne«, ettinit par suççédfT au pnpe Grégoire V, en 999. Gerbert, devenu
pape, ne cessa pas de cultiver les sciences qui avaient fait sa fortune, les protégea
avec éclat,fit .niourut plein de vertus et plein de gloire la quatorziètae année de
son pontiûcat.