Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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genres de culture*, et acheva de porter dans l’ânie d3 Louis la conviction la plus profonde sur la possibilité de généraliser cette bienfaisante culture. — Sire, poursuivit Parmentier, désormais la famine est impos- sible. La pomme de terre peut tenir lieu de toutes les céréales, et un dixième du territoire cultivable de la France, planté en pommes de terre, suffira pour nourrir, pendant deux années, le double de la population actuelle du royaume®? La pomme de terre est du pain tout fait. —Monsieur Parmentier, répondit le roi, les hommes tels que vous ne se récompensent pas avec de l’argent... il y a une monnaie plus digne de leur cœur... Donnez-moi la main et embrassez la Reine. Parmentier, ému jusqu’aux larmes, serra la main que Louis XVI lui tendait avec une respectueuse ardeur, embrassa Marie-Antoi- nette, puis ajouta : — Sire, ma cause est gagnée aux yeux de la science, mais il faut qu’elle le soit aussi aux yeux de l’opinion publitpie. Sire, il ne tient qu’à Votre Majesté d’obtenir ce grand résultat. — Parlez, Monsieur, moi et la reine sommes tout disposés à vous appuyer de tous nos moyens. ‘ La plaine des Sablons, comme le bois de Boulogne, est un sol mouvant, sa- blonneux, excessivement peu çbargé de ce qu’on appelle terre végétale. Pendant la grande peste qui éclata à Paris sous le règne de Charles IX, et qui moissonna en sept mois plus de cent mille personnes, on enterra les morts dans la plaine de Boulogne, et moins de six ans après cette immense sépulture, on y planta des arbres en grand nombre, ce qui forma le bois de Boulogne, tel à peu près que nous le voyons aujourd’hui. La plaine des Sablons avait aussi reçu un fort con- tingent de cadavres, mais on n’y planta rien et elle resta une espèce de landes. Si on avait profité de l’énorme engrais qu’on lui avait donné, peut-être aurait-on pu tirer un parti très-avantageux de ces steppes pour l’agriculture. Au surplus, la plaine des Sablons servait presque uniquement à la revue de la maison militaire du roi, qui y avait lieu tous les ans. Sous l’Empire, les régiments de la garde impé- riale en garnison à Courbevoie y venaient faire trois fois par semaine l’exercice à feu. ® En 1781, la population du royaume était évaluée à vingt-cinq millions d’âmes. On la porte aujourd’hui à trente-cinq millions ; mais ce nombre est évidemment exagéré.