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— Ma liberté cTabord, ma sécularisation ensuite, fit Schwartz
d’une voix stridente.
Le prieur tressaillit comme s’il eut été mordu au talon par un
aspic.
— Votre liberté ! est-il eu mon pouvoir de vous la rendre, ré-
pondit le vieillard après s’être recueilli quelques instants, les vœux
que vous avez prononcés n’élèvent-ils pas une barrière infranchis-
sable entre le cloître et ce monde que vous avez volontairement
quitté? Votre sécularisation? Ignorez-vous qu’au pape seul ap-
partient le droit de lier et de délier sur la terre, et pensez-vous
qu’il me soit permis, à moi, chétif enfant de saint François, d’em-
piéter sur l’autorité universelle du vicaire de Jésus-Christ?
— Je ne puis être plus longtemps retranché du siècle, répartit,
Berthold, il faut que jè retourne dans ce monde dont je suis appelé
à changer la face ; dans ce monde où Dieu m’appelle pour -modi-
lier, transformer ou détruire les institutions des hommes, les lois,
la politique et la guerre des nations.
Le prieur regarda son moine d’un air ébahi; il le crut fou.
Berthold pénétra la pensée du vieillard.
— Vous croyez, mon révérend père, reprit-il, que la folie de
Saül a passé dans mon esprit, j’excuse votre erreur. Mais les
moments sont précieux, je n’ai plus que le tiers de ce sable à voir
tomber de ce mesureur de temps — et il indiquait du doigt le
sablier posé sur le prie-dieu du Gardien, — et je veux consacrer
cet instant à accomplir mon vœu d’obéissance une suprême et der-
nière fois. M’accordez-vous, mon très-révérend père, ma double
sollicitation ?
— Je ne le puis, répliqua froidement le prieur, en étendant sa
main sur la règle de saint François, tracée sur la muraille de la
cellule.
—Vous ne le pouvez! ! ! exclama Berthold, mais écoutez-moi,
l’évérend père, tout service mérite un salaire, toute faveur mérite
récompense. Je prétends vous prouver que je ue suis point un
ingrat. Une pai’tie de votre cloître menace ruine; votre église