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Napoléon, nivella le mont Cenis et le Simplon, et réunit comme
par enchantement l’Italie et la France.
Les fêtes nationales et les fêtes populaires durent aussi à la
poudre leurs plus rares et leurs plus radieuses magnificences. Dès
14-50, dans une fête donnée par le grand Corne de Médicis à des
ambassadeurs Turcs, à Florence, un Lombard nommé Barlholomœo
Capolini offrit un échantillon de cette industrie merveilleuse où
les Italiens n’ont pas cessé d’exceller. Nous voulons parler des
feux d’artifice qui, depuis le quinzième siècle, sont en quelque
sorte le complément de toutes les solennités publiques en Europe.
Bartholomœo Capolini avait pris pour sujet de son œuvre
gigantesque la divine comédie de Dante, le Purgatoire, l’Enfer, le
Paradis. Les vers du poète avaient si heureusement inspiré le
canonnier, comme on disait alors, que cette trilogie pyrotechnique,
jouée devant plus de douze cent mille spectateurs accourus de
toutes les parties de l’Italie, arracha tour-à-tour des cris de terreur
et de joie à ce peuple, passionné dans ses fureurs comme dans ses
admirations.
Beaucoup de mal, beaucoup de bien, voilà ce que la poudre
a produit. Cependant, il n’est point inutile de constater un fait
consolant pour l’humanité, c’est que depuis l’invention de la
poudre et depuis son application aux engins les plus rapidement
meurtriers, aucune grande bataille n’a coûté la vie à toute une
multitude comme dans cette sanglante victoire remportée par
Marins sur les Barbares, où cent mille Cimbreset Teutons res-
tèrent sur le terrain. C’est qu’en réalité, la poudre, semblable à
beaucoup d’hommes qui ont aussi du salpêtre dans la parole, fait
plus de bruit que de besogne.