Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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contre ses lèvres tremblantes la croix de son chapelet, parlez ; la maison du Seigneur ne peut plus être la vôtre... que Dieu pourtant ait pitié de vous ! ! — Adieu prieur, fit Schwartz, j’aurais désiré vous épargner cette leçon; mais vous l’avez voulu , adieu; — j’obéis à l’ordre que vous m’avez donné, rappelez-vous-lebien, et je vais accomplir la mission que le ciel m’a confiée. L’audacieux moine se retira aussitôt, et profitant du désordre qu’une explosion si soudaine et si nouvelle avait causé dans le couvent, il franchit, sans coup férir, les limites de l’asile sacré qu’il ne devait plus revoir. Berthold Schwartz se rendit en Italie. Les Vénitiens faisaient alors la guerre aux Génois et la victoire flottait incertaine entre les deux armées. Berthold écrit au Conseil des Dix, et quelques heures après avoir jeté sa requête dans la terrible gueule de bronze, il est admis à expliquer son aventure devant le doge et ses impéné- trables ministres. L’invention du moine allemand paraît excellente, car les nations marchandes font assez peu de cas du sang humain ; et Berthold Schwartz, comblé d’or, de promesses et de dignités, est envoyé, sous la conduite ou plutôt sous la garde d’un provéditeur de la République, au camp de l’armée vénitienne. L’Enfer et Schwartz avaient donné la recette de la poudre cà canon; un grec de Corinthe, nommé Perdiccas, se chargea d’en faire l’application. Ce Grec fit couler de longs tubes de fer qu’on appela couleuvrine à cause de leur forme allongée, et entassa dans ces engins des lingots sphériques de plomb et d’airain, que la poudre chassait avec fracas. Dès cette année — 1380 — l’artil- lerie était inventée. Avec de semblables auxiliaires les Vénitiens ne pouvaient man- quer de triompher. Aussi les Génois, tout intrépides, tout supérieurs qu’ils étaient aux Esclavons et aux troupes mercenaires de Venise, ne tardèrent-ils pas à s’avbuer vaincus en acceptant de la sérénissime République un traité de paix, plus onéreux et ])lus honteux qu’une défaite.