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Ü.S U;TTULS AimMîF.TIOÜKS.
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(le riniprimcj'ic; caries manuscrits sont les monuments intellec-
tuels des peuples, et ils révèlent le degré de son instruction popu-
laii'e. Mais nous avons déjà, aux chaj)itres de Vagriculture et de
Vimprimerie, offert à nos lecteurs quelques particularités intéres-'
santés sur les manuscrits romains au tenq)s des empereurs, et
sui‘ les manuscrits fi'ançais aux onzième, douzième et treizième
siècles. Il ne nous reste qu’à compléter ce que nous avons déjà
esquissé.
Les quatre grandes nations que nous avons si souvent citées
dans le cours de cet ouvrage, n’écrivaient que sur la pierre, sur
le marbre et sur les métaux; les Chinois, les Indiens et les Japo-
nais sont, depuis un temps immémorial, en possession du secret
de fabriquer un papier, ou i)lutôt un tissu fort léger avec la pré-
cieuse dépouille du vers à soie. Les Grecs et les Romains se ser-
vaient, à l’imitation des Égyptiens, du papyrus, de tablettes en-
duites de cire, de morceaux de bois de cèdre coupés fort minces,
et de peaux d’animaux préparées pour écrire. Les Celtes, les
Gaulois et les Ibériens avaient trouvé, longtemps avant l’occupa-
tion romaine, le moyen de transmettre leurs idées sur de certaines
peaux d’oiseaux aquatiques. Il paraît même que chaque collège, ou
réunion de druides, chez les deux premiers peuples que nous venons
de nommer, était muni d’une fabrique, ou plutôt d’une corroyerie
où l’on préparait ces i)caux. C’était la théocratie* qui tenait alors,
comme on voit, les outils de la penséo. Le parchemin fut une des
heureuses conquêtes du moyeii-àge, et le [)apier, tel (pie nous nous
en servons, ne date guère (jue du commencemeut du quatorzième
* Il y avait à Chartres et à Vendôme, dans la forêt d’Orgères, un célèbre collège
de druides, et c’était dans la p('tite rivière du Loir (lue les druides lavaient les
peanx des oiseaux sacrés ; car ces prêtres ennobCssaient et revêtaient d’un caractère
mystérieux tout ce qui concourait à l’immorlalité de la pensée humaine. Les
pierres où étaient tracées des inscriptions druidi(pu's ont été préservées pendant
deux mille ans des insultes des hommes, tant ees prêtres avaient profondément
enraciné dans l’imagination des peuples le respect que l’on doit à la sépulture
des sages et des héros, à la pierre qui rappelle un deuil ou une victoire nationale.
La plupart des dolmen de Bretagne ne furent détruits (pi’en 1793, et il en existe
encore quelques-uns anjonrd’hni.