Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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et pour mettre en évidence tous les mérites. Retournez dans voti-e chère cité, mes amis, conservez-là, gardez-là, illnstrez-là par votre vigilance et par vos labeurs, et n’oubliez jamais que vous avez entre les mains une partie de la gloire et de l’honneur de la France.» La fabrique de Lyon est, en effet, selon la juste et pieuse expression de Colbert, la gloire et l’honneur de la France, et cette gloire et cet honneur sont vivaces ; car malgré les malheurs suc- cessifs de notre pays, malgré les habiles tactiques de l’étranger qui voudrait nous dépouiller de cette opulente branche d’indus- trie, la fabrique de Lyon n’a pu succomber encore aux em- bûches qui lui sont tendues. Un rayon de soleil, quelques jours de calme au milieu de nos tempêtes civiles, suffisent pour rendre à Lyon sa prospérité, son vieux patriotisme, ses talents et sa joie. Si Lyon a dû beaucoup à Louis XIV et à Colbert, qui ont agrandi la sphère déjà si vaste de ses productions et de son commerce; si Lyon doit de la reconnaissance à Napoléon qui a relevé ses murailles, renversées par les démons de la guerre civile, et ressuscité son commerce ; elle doit beaucoup aussi à un de ses plus obscurs enfants, qui s’est élevé par son génie à la hauteur des grands hommes, et qui a décuplé ses produits, en décuplant ses forces. Nous voulons parler de Jacquard, dont les métiers, si ingénieusement combinés, ont amené une révolution, mais une révolution heureuse, féconde en humains résultats, honnête et productive dans la fabrique de Lyon. Jacquard ne doit pas être seulement inscrit parmi les inventeurs célestement inspirés, il doit être encore honoré comme un citoyen modèle, comme un bien- faiteur de l’humanité ; car ses métiers, loin d’abréger la vie des ouvriers comme les anciens métiers, la conservent tout en sim- plifiant le travail et en rendent plus libres les allures de l’intelli- gence ’. * Jacquard était fils d’un pauvre ouvrier en soie, et passa les premières années de sa vie dans un état voisin de l’indigence. Après bien des tribulations de tous les genres, Jacquard, qui méditait depuis vingt-cinq ans une réforme radicale U