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marbre, et à peu près vers la même époque, les artistes d’Egine, de
Samos, d’Argos et de Sicyone, se signalèrent par leur habileté à
couler en bronze les statues des dieux et des grands hommes, La
sculpture enfin, qui avait marché sous les Pisistratides, reprit son
essor sous Périclès. Athènes, pendant le glorieux règne de Péri-
clès, s’enrichit de plus de chefs-d’œuvre qu’elle n’en put con-
quérir pendant sept cents ans. On a dit, on a répété, on a imprimé
cent fois peut-être que les grands poètes du siècle de Périclès
avaient exercé une heureuse et puissante influence sur les arts
plastiques. Cette allégation est une de ces mille niaiseries qu’on se
passe de main en main comme ces pièces de monnaie de bas aloi
et de peu de valeur dont on ne prend pas la peine de vérifier le
titre et de regarder l’empreinte. Les grands poètes ne font pas plus
les grands artistes que les grands peintres, les grands sculpteurs,
les grands graveurs et les grands musiciens ne font les grands
poètes. Les siècles de Périclès, d’Auguste, de Léon X et de
Louis XIV présentent en effet une pléiade toute lumineuse et toute
splendide de tous les genres de gloire, mais il est absurde de penser
que Phidias n’aurait pu exister sans Sophocle, Rutinus Galbus
sans Virgile, Michel-Ange sans l’Ariosle et Girardon sans Cor-
neille. Les poètes peuvent se rencontrer avec les artistes, mais le
firmament de l’intelligence est trop étendu pour que les astres,
rois de l’infini, s’empruntent mutuellement leurs rayons, leur
éclat et leur gloire.
Phidias fut l’Homère de la sculpture. Les deux types de la
beauté surnaturelle, de la beauté idéale, jaillirent du ciseau de
cet artiste sublime : la Minerve du Parthénon et le Jupiter Olym-
pien d’Efe*. Polyclète, contemporain de Phidias, forma une école
fameuse qui donna à la Grèce une foule d’artistes éminents.
Myron enfin, l’auteur du Discobule et de l’Hercule, créa le genre
‘ Le Jupiter olympien de Phidias était une statue torenti(iue, c’est-à-dire de
pièces et de morceaux : elle était en or et en ivoire; mais la tète, d’une expression
sublime, qu’on était terrifié à son aspect, n’était que d’ivoire. Les historiens ne
sont pas d’accord sur la hauteur de cette statue merveilleuse, mais il est probable
qu’elle dépassait quinze pieds.
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