Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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gères. Mais l’industrie nationale s’est améliorée depuis le traité de Londres ; le gouvernement français a senti l’inconvénient de tirer des machines, qui servent aussi à la guerre navale, d’un jiays qui peut être notre ennemi. Leur construction a donc été encouragée chez nous, et les ateliers d’Indret, de Paris, du Creusot, delà Ciotat, de Bitchwiller, du Havre, de Mulhouse, d’Angers, etc., sont maintenant en état de rivalise’’ avec les ateliers étrangers les plus avancés. La vapeur est appelée, selon toute apparence, à opérer dans le monde une révolution plus complète, plus radicale que n’ont pu le faire les découvertes de la poudre à canon, du nouveau monde et de l’imprimerie. La poudre à canon n’a changé, après tout, que le système militaire; car le boulet de canon a multi- plié le bruit sans multiplier la mort, et la muette framée de nos ancêtres portait des coups plus terribles et plus sûrs que le fusil babillard de nos soldats. La découverte de l’Amérique, en grevant l’humanité d’une hideuse maladie, en répandant sur l’Europe une pluie d’or et de vices,—car l’un ne va pas sans les autres,— a fait surgir des linceuils du moyen-àge, l’étincelanté civilisation du siècle de Périclès et du siècle d’Auguste. L’invention de l’impri- merie a placé l’analyse à côté du dogme, la liberté à côté du droit, la raison face à face avec la religion. Ces trois découvertes, on le voit, n’ont exercé une influence positive que sur trois objets spéciaux : La guerre — La civilisation — La religion. La vapeur a elle seule absorbe ces trois grands objets; car en rapprochant les peuples, elle nivelle tout : c’est un rabot impi- toyable qui passera sur les mœurs, sur les lois, sur les religions, sur les arts de toutes les nations du monde. Cinq cents ans de vapeur, et les bourgeois de Londres, de Pékin et de Paris seront identiquement dans les mêmes conditions sociales. Au point de vue exclusivement commercial et industriel, la vapeur est un bienfait pour les peuples, puisqu’elle peut unir, par un sillon de flamme, les continents les plus éloignés ; puisqu’elle peut, en dévorant l’espace, transporter les produits d’un hémi-