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Le savant géologue, M. Héricart de Thury, avait prédit, dans
un rapport qui porte la date du 8 avril 1840, non-seulement le
nombre de couches de terrains qu’il faudrait creuser, quelles se-
raient les diverses natures de ces terrains, mais encore à quelle
profondeur la sonde trouverait de l’eau. Quant à la composition
de l’eau et à la quantité qui en jaillirait par minute, il n’a erré ni
d’un atome, ni d’un litre. L’eau, dit-il, dans son rapport, jaillira,
des sables de grès, verte, à 575 mètres environ, et elle a paru
à 547 mètres. Elle donnera 4,000 litres par minute, et elle donne
4,000 litres par minute; elle aura une température de 30 degrés
à 575 mètres, et elle a une température de 30 degrés à 547 mètres.
Enfin elle sera douce, dissoudra parfaitement le savon, et con-
viendra à tous les usages de l’économie domestique, et plus de
trente mille ménages ont constaté que l’illustre géologue ne s’était
pas trompé.
Les puits artésiens sont appelés, nous n’en doutons pas, à
■rendre d’éminents services à l’agriculture, au commerce et à l’in-
dustrie ; mais sera-t-il permis de former deux objections sur l’a-
venir de ces fontaines artificielles? Le forage d’une grande quantité
de puits artésiens, dans une contrée, ne pourrait-il pas entraîner le
dessèchement et la suppression radicale des fontaines naturelles
dans une contrée voisine? La nature est immuable, ses lois ne
changent pas et tout est pondéré dans les profondeurs du sol aussi
bien que dans les profondeurs de l’air; or, les ondes que l’on
arrache violemment aux nappes qui ont leur gisement dans les lits
de grès verts, ne doivent-elles pas appauvrir et nécessairement
supprimer dans un temps donné les fontaines naturelles ? L’eau
vient librement aux fontaines naturelles ; mais sollicitée par l’indus-
trie humaine, elle vient avec plus d’abondance encore dans les puits
artificiels. Les éléments et les hommes, on le sait, obéissent plus
volontiers à la tyrannie qu’à la liberté. De cet antagonisme ne peut-
il pas résulter non pas l’extinction totale des nappes souterraines
qui peuvent se reformer par les infiltrations des terrains, mais la
suppression générale des fontaines naturelles? Ce serait là, et