Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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L’A(;i{ICULTUnE. 2<J à une cérémonie semblable, et le fleuve Jaune est chaque aimée témoin de runioii symbolûiue du sceptre avec la charrue : lian- çailles plus vraies, plus augustes, jilus respectables ce me semble que celles du Doge de Venise avec la mer Adriatique. L’alliance du Doge avec la mer était des noces de marchand; l’alliance des souverains de Memphis avec le sillon qu’ils traçaient était les noces xle l’égalité. Les progrès de l’agriculture ont été lents et tardifs en Europe. La féodalité, qui dans le principe était la cuirasse et le boucliei' du labourage, en devint le t) ran et l’oppresseur à mesure qu’elle s’éloigna de l’esprit de son institution. Les guerres civiles, les guerres étrangères, mais surtout les guerres de religion, contri- buèrent puissamment à la ruineuse immobilité de l’agriculture. La France et l’Allemagne surtout éprouvèrent les tristes effets de ces brusques révolutions d’idées (jui mettent tout à coup l’exis- tence d’une nation et parfois aussi la vie môme d’uue société caduque en péril. L’Angleterre plus heureuse, l’Angleterre qui sut, dès le douzième siècle, ressaisir ses droits politiques usurpés par les barons, entra la première dans la voie des améliorations agricoles et y persista si bien qu’elle marche aujourd’hui encore à la tête des nations de grande culture. Notre France, dont le sol est plus richej plus varié, plus étendu, plus généreux que celui de la Grande-Bretagne, était restée de 1789 à 1829 stationnaire. 11 semblait que les conquêtes politiques de notregrande l'évoliition dussent suffire à nos villageois, et que satisfaits de ne jilus être serfs et corvéables ils abandonnaient à la terre la liberté de produire ou de ne produire point. La routine rurale a survécu de soixante ans à la routine politique. Cependant depuis vingt ans à peu près un grand mouvement s’est effectué, et de hautes intelligences, déformés esprits, d’heureux instincts l’ont appuyé et ])ropagé. Déjà des comices agricoles, des fermes modèles, des écoles d’agriculture théorique et pratiipie surgissent sur tous les points de la Fi'ance et font jn-ésager qu’avant un demi-siècle peut-être, cette France, si cruellement