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système gothique avec le système arabe ou maure. Dès ce moment,
la religion chrétienne eut des basiliques dignes d’elle, et le sédui-
sant matérialisme des temples païens fut écrasé par le spiritualisme
plein de grandeur des églises de Jésus-Christ.
Rien ne caractérise mieux la foi catholique, les aspirations des
chrétiens vers la Jérusalem céleste, les espérances d’une aulre vie,
les félicités futures d’une éternité bienheureuse, que ces voûtes
hardies suspendues entre te ciel et la terre, que ces clochers gigan-
tesques qui semblent être les intermédiaires des souffrances hu-
maines avec les miséricordes de Dieu. Les savants du dix-huitième
siècle ont trouvé le moyen d’attirer la foudi’e de la nuée venge-
resse à l’aide d’une flèche d’or; nos pères plaçaient aussi au
sommet des tours de leurs basiliques des flèches, mais elles étaient
de fer; elles n’avaient point la mission d’appeler les tempêtes, mais
d’attirer sur une terre sanctifiée par la prière, sur des populalions
pieuses, morales, intelligentes et laborieuses, les bénédictions de
ce père souverain du monde, dont la main, prodigue de bienfaits,
répand sans cesse des épis, des fleurs et des rayons.
L’architecture ogivale, cette architecture qui résume eu elle
toutes les grâces, toute la légèreté, toute la poésie de l’architec-
ture arabe, et toute la colossale gravité de l’architecture septen-
trionale, devint donc, du treizième siècle à la fin du quinzième,
l’architecture monumentale et religieuse de l’Europe. L’Italie, la
France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Angleterre se couvrirent
d’églises construites, à force de bras, par les peuples enivrés de
foi, d’espérance et d’amour. On vit se renouveler alors les pro-
diges de statique opérés, il y a quaiante siècles, lors de la cons-
truction des grandes pyramides d’Egypte. Des peuples entiers,
hommes, femmes, vieillards, enfants, venaient à tour de rôle
travailler a rédillcalion des nouvelles métropoles : tous ces bras,
lousces esprits se soumettaient à l’intelligence, au génie d’un seul
homme, et le maître maçon*, assisté de quelques compagnons,
'Aujourd’hui, le premier gredin qui aura barbouillé pendant cinq ou six ans
chez un entrepreneur de maçonnerie des comptes de lattes, de tuiles et de goût-