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Bei'thold SchAV.artz, toujours sous la coiuluito il’un provéditoui',
fut envoyé à Candie et dans quelques îles de la Grèce, où la domi-
nation vénitienne, encore mal assise, étouffait à grand peine des
germes de révolte. Ce fut dans une de ces îles que le moine apostat,
que l’inventeur de la poudre à canon disparut un beau jour comme
Romulus au milieu d’une fête militaire. Ceux qui avaient le plus
profdé de son invention diabolique, n’accordèrent à sa mémoire ni
une statue, ni un deuil public; ce qui fit présumer aux politiques
du quatorzième siècle que la sérénissime République, toujours
ingrate et toujours soupçonneuse, s’était débarrassée de Rerthold
pour jouir tout à son aise du sanglant monopole de son secret.
Ce qu’il y a de singulier, c’est que vers l’an 1383, les Corde-
liers de Fribourg reçurent par une voie inconnue, une somnu'
de quarante mille, ducats destinée à rebâtir leur couvent et leur
église. Etait-ce un acte de reconnaissance ou un acte d’expiation
du moine Rerthold Schwartz? C’est un fait que les annalistes d’Al-
lemagne n’ont jamais pu éclaircir.
On a disputé au moine allemand la priorité de l’invention de la
poudre à canon : sans compter les Chinois, qui, avec leur modestie
ordinaire, prétendent qu’ils font usage de la poudre depuis plus de
trois mille ans, les Maures, si l’on en croit Pierre Mexia, l’ont dé-
couverte avant lui. Ces Maures, assiégés en 1343 par Al])honse XI,
roi de Castille, tirèrent sur les troupes chrétiennes ccrtnius:
mortiers de fer qui faisaient un bruit semblable <à celui du tonnerre.
Ce fait singulier est confirmé par don Pèdi’C, évêque de Léon,
dans la chronique du roi Alphonse, qui assure que dans un com-
bat fort rude que se livrèrent le roi de Tunis et le roi maure de
Séville, les soldats tunisiens avaient certains tonneaux de fer dont
ils lançaient des foudres. D’un autre côté, notre savant et judicieux
Ducange, affirme que les registres delà Chambre des Comptes, en
France, font mentiôn de poudre à canon en l’année 1338. Enfin,
et ceci est d’un poids bien plus considérable, il paraît que Roger
Racon eut connaissance de la poudre plus de cent cinquante ans
avant la naissance de Schwarlz. Cet habile el savant religieux en