Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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et ces sabres dentelés n’ont pas su, c’est vrai, défendre les Indiens; mais les Anglais ne sauront jamais les sculpter. Enfin, même parmi les produits indiqués comme appartenant directement à l’Angleterre et au temps présent, nous avouons que nous avons plus d’une fois admiré, par exemple, MM. Storr et Mortimer, orfèvres de la reine qui, au milieu d’un amas d’hor- reurs en argent massif, exposent un groupe admirable, Jupiter foudroyant les Titans, et un bouclier qui, pour nous servir d’un mot de Nodier, n’est pas encore fini et est déjà achevé. Groupe et bouclier sont d’un artiste français, M. Vechte. Un autre orfèvre, qui a des pièces très-délicates et des émaux ravissants, est un Français, qui s’est établi à Londres depuis la révolution de février, M. Morel, l’ancien associé de M. Duponchel. Son émail- leur est M. Lefournier, notre premier émailleur français. Les modèles originaux de la galvanoplastie de MM. Elkington sont de Janet, sculpteur français. Un sculpteur français, M. Eugène Prignot, a composé et exécuté, pour le compte MM. Jackson et Gra- ham, ce merveilleux plafond, et, pour le compte de MM. Fawdel et Philipps, ce superbe lit Louis XIV... Nous pourrions citer bien d’autres exemples. Mais en voilà sans doute assez pour établir, chez l’Angleterre elle-même, la reconnaissance de notre supério- rité dans les choses de la plastique. Ne pouvant produire l’art, elle achète l’artiste. C’est riche, mais c’est pauvre ! En résumé, aux trois seuls endroits de l’Exposition anglaise où l’art enrichisse et relève la matière, nous trouvons ici la France, là les Indes, là le moyen-âge ; mais l’Angleterre n’y est que pour l’or, par le fer ou moyennant la mort. Qu’on ne croie pourtant pas qu’il entre dans nos sentiments, à l’endroit de cette grande et généreuse nation, la moindre haine mesquine, le moindre dédain puéril. Mais il serait dangereux aussi de se laisser éblouir par de certains prestiges, de se laisser gagner par de certaines influences. La prodigieuse prospérité matérielle de l’Angleterre a, depuis trente ans, trop étonné et trop préoc- cupé la France. Les Anglais n’estiment au monde que l’argent;