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rieux du combat, ne se font-elles plus entendre au-devant de notre
drapeau?
L’industrie de la lutherie, bien qu’elle ait perdu de son impor-
tance depuis le dix-septième siècle, n’a pas cessé d’être pratiquée
en France par des hommes d’un talent distingué. L’art de confec-
tionner des instruments de cuivre a pris en revanche des proportions
considérables, dues principalement à l’adoption des grands tubes
de cuivre dans tous les orchestres d’aujourd’hui. Un Belge, du
nom de Sax, entre autres, a inventé une série d’instruments de
cuivre qu’il a eu le crédit de faire adopter par le ministre de la
guerre pour la musique des régiments de l’armée.
La musique, nous l’avons déjà dit au commencement de cet
article, fait chaque jour de notables progrès dans notre pays.
La méthode Wilhem a su créer, particulièrement dans les classes
ouvrières, de formidables néophytes et de non moins formidables
exécutants à la Muse que les Grecs représentaient les yeux levés
vers le ciel, la bouche entr’ouverte et la main sur le cœur, et à
laquelle ils avaient donné le doux surnom d’Harmonie. Mais ce
qui a surtout fait faire un pas prodigieux à la musique, c’est la
multiplicité toujours croissante des pianos, ces roturiers heureux
qui ont chassé les clavecins et le forté, et qui seront peut-être
bientôt chassés à leur tour par quelque combinaison nouvelle.
Le piano se trouve aujourd’hui partout : dans le palais comme
au moulin, dans l’appartement splendide de la courtisane comme
dans la mansarde de la grisette. C’est la démocratie des sons
arrivée à son apogée.
L’Allemagne est musicienne par essence ; l’Italie par imitation ;
la France par caprice et par folie. Mais un pays qui a donné le jour
à Méhul, à Boyeldieu, à Dalayrac, à Auber, à Lesueur et à Adam,
pour ne parler que des musiciens de notre époque, peut lutter
avantageusement avec les écoles illustres qui ont produit les Pales-
trina, les Sacchiui, les Piccini, les Gluck, les Weber, les Bee-
thoven, lesHummel, les Rossini et les Meyerbeer.