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champs de bataille, et dans toutes les questions qui ont agité le
genre humain. Elles sont nées rivales ; elles vivront rivales, et ce
serait peut-être le plus grand malheur qui put frapper le monde,
si cette rivalité n’existait pas. Les voilà maintenant qui, lassées
de la gloire des armes et de tant de sang répandu dans tous les
Océans et sous toutes les latitudes, se rencontrent dans un champ
de bataille où elles se battront sans nul doute à armes courtoises,
chacune d’elles disant à l’autre, comme les gardes-françaises à
Fontenoy : « A vous. Messieurs, le premier feu. » A peine cette
arène nouvelle s’est-elle ouverte, que les deux peuples s’y sont
élancés avec la même ardeur, mais, non pas, il faut le dire, avec
les mêmes chances de succès. Le combat est le même, la gloire
sera grande des deux parts; de chaque côté de ce détroit, repré-
senté par un cordon de soie, se trouvent l’invention et le génie,
la force et le goût, le beau et le joli, la fantaisie et le bon sens.
Il se trouve, par une faveur singulière et le malheur des circons-
tances, que, pour cette fois, c’est l’Angleterre qui a eu l’honneur
d’ouvrir le champ-clos. On se bat dans ses murs, à son abri, et
même il se trouve que ces murailles dont un Français, M. Horeau,
avait obtenu le prix sur un projet couronné, s’est vu enlever,
par un de ces bonheurs devant lesquels chacun s’incline, la juste
espérance qu’il pouvait avoir, d’él iver un monument français sur
le sol d’Angleterre. Ainsi, l’emplacement et le palais ne nous
appartiennent en aucune sorte. Nous ne sommes chez nous ni
dans le fond ni dans la forme. Nous sommes chez nos voisins;
nous sommes leurs hôtes, et déjà l’on comprend combien de diffi-
cultés se sont présentées pour nous, au commencement de cette
bataille illustre. A Paris même, et dans les têtes bien faites, des
difficultés sérieuses se sont présentées tout d’abord, et, la dis-
corde aidant, plusieurs grands industriels, sur lesquels nous
devions compter, plusieurs soldats excellents, plusieurs capitaines
décorés dans les batailles précédentes, ont manqué à cet appel
loyal, dont ils n’ont pas compris toute la poitée. Après s’être
refusés résolùnient à entrer en lice avec des rivaux qui combat-