Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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teux, et l’absence de l’or produirait plus de crimes que la soif de ce métal n’en a suscités dejiuis la création du monde. Les Mèdes et les Perses, les Assyriens et les Égyptiens pos- sédaient un système monétaire dont Hérodote ne nous a donné, sur les traditions recueillies, que d’imparfaits renseignements. Ce qui est certain, c’est qu’Alexandre fit expédier de Babylone en Grèce une quantité si considérable de pièces d’or et d’argent, que sept mille charriots suffirent à peine pour les transporter en 3Iacédoine. Le conquérant en fit couler des statues d’or et d’ar- gent dont il orna les principaux temples, abandonna des sommes énormes à ses lieutenants, et répandit le reste dans la Grèce et dans la grande Grèce (l’Italie). Il n’est pas douteux que dans la fonte immense que le roi de Macédoine fit faire sur quelques points de l’Épire, à l’île de Rhodes et àSamos, il ne se trouva un nombre considérable de monnaies des trois grandes puissances dont l’invincible épée du fils de Philippe était la légataire uni- verselle. Cette perte fut pour la science numismatique, ce que l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie fut pour la philoso- phie, les sciences et les arts, neuf cent-soixaute ans après. L’altération ou les modifications apportées à la fabrication de ta monnaie, ont presque toujours été, chez les nations modernes, une cause, un sujet ou un prétexte de troubles , de révoltes et de séditions. L’Angleterre seule, de tous les États de l’Europe et peut-être du monde, n’a changé son système monétaire qu’une fois depuis onze siècles, et il faut attribuer à cette sage prévoyance financière, beaucoup plus qu’à ses institutions po- litiques , sa prospérité commerciale, et l’accroissement successif de sa puissance maritime. C’est une roue de cuivre qui fait mar- cher une aiguille d’or, disait un écrivain du dernier siècle, et cette ingénieuse image peut surtout s’appliquer aux divers royaumes qui se sont élevés sur les débris de l’empire romain. Depuis le douzième siècle, l’argent mène tout ; son abondance ou sa disette ébranle ou fortifie les états. Un misérable impôt de quelques deniers sur le sel, met en feu les Pays-Bas à la fin