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et ritalie de ses mémoires et de ses brochures, il guérit quelques
malades ; il parla eu prophète, à la façon des hommes qui veulent
soumettre les peuples à une grande idée ou à une grande fortune ;
il combattit à outrance ses confrères les médecins. Mais on n’at-
taque pas toujours impunément la routine et les préjugés; les
médecins devienne, de Berlin, d’Iéna, de Léipsick, de Stutgard,
de Munich et de Dresde se liguèrent, et bientôt, de par Esculape,
le docteur Mesmer fut déclaré empirique, charlatan, imposteur.
L’opinion publique à Vienne et à Berlin, suitout, confirma la
sentence du Sanhédrin médical.
La persécution aiguise’l’opiniâtreté des âmes fortes. On rêve
d’abord la palme du triomphe, on finit par convoiter la palme du
martyr. Mesmer fit courageusement tête à l’orage, mais le péril
augmentait, et il crut prudent, pour le salut de son idée, de re-
noncer pour le moment à la couronne du martyr pour conquérir
chez un peuple voisin l’auréole de la célébrité. Le jeune docteur
se décida à venir en France.
Une archiduchesse d’Autriche était alors assise sur le trône des
lys. Marie-Antoinette, française par l’esprit et par la grâce,
avait conservé un cœur allemand, et entourait d’une sollicitude
pleine de tendresse et d’atticisme ceux de ses compatriotes qui
venaient,implorer son appui. Mesmer se promit de ne pas négliger
cette suprême protection ; il quitta Vienne, et arriva à Paris, où
sa réputation l’avait précédé.
Le poète comique Aristophane disait que, de son temps, les
Athéniens étaient les aubergistes du Péloponèse. Avec plus de
raison on pourrait dire que les Parisiens sont les hôteliers non
pas seulement de la France, mais de l’Europe, mais du monde
entier. Le plus notable et le plus beau titre que l’on puisse avoir
à leurs yeux, c’est celui d’étranger : ne point parler français, ou
mêler à la langue de Bossuet, de Corneille et de Lafontaine, des
termes valaques ou iroquois, leur fait battre délicieusement le
cœur. Aussi les Parisiens, pour interpréter leurs poètes, pour en-
seigner les sciences, pour garder leurs bibliothèques, pour édifier