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Neptune, àBacchus, à Hercule et à Jason. Les juifs, les chrétiens et
les mahométans l’attribuent à Dieu même, qui donna au patriarche
Noé l’arche victorieuse du déluge, qui recélait dans ses flancs
immenses l’espérance d’une nouvelle création.
Legrand cataclysme, si sublimement raconté par Moïse, est
également signalé dans les annales des plus anciens peuples. Les
Indiens, les Chinois, les Persans, les Egyptiens, qui descendent
des A ssyriens, les Ethiopiens, les Celtes qui habitaient une partie
de la Vieille-Armorique, avaient conservé dans leurs livres ou dans
leurs traditions sacerdotales ou populaires le souvenir de cet
effroyable événement. La miséricorde de Dieu passe inaperçue
chez les hommes, sa colère laisse dans leur mémoire une empreinte
ineffaçable et ne les rend pas plus sages. L’homme se courbe servi-
lement sous le fouet d’un maître irrité ; il devient plein d’orgueil
et d’insolence sous la main d’un père qui le conseille et qui le bénit.
L’ingratitude et l’épouvante sont les deux pôles de l’humanité.
La navigation des anciens, toute imparfaite que notre insup-
portable vanité moderne la veut faire, était cependant étendue et
florissante. Tyr, la fondatrice de Carthage, fut la reine des mers
pendant plusieurs siècles, et il fallut la volonté d’un conquérant
tel qu’Alexandre pour dépouiller cette glorieuse métropole du
commerce du monde, de sa puissance maritime et de ses richesses.
Alexandre transporta à Alexandrie — la ville qu’il avait bâtie —
toutes les forces vives de la cité conquise et la dota du sceptre de la
mer, sceptre glissant et capricieux qui devait d’Alexandrie passer
à Carthage, de Carthage à Marseille, de Marseille à Gênes, de
Gênes à Venise, de Venise à Constantinople, de Constantinople à
Cadix, de Cadix à Amsterdam et d’Amsterdam à Londres, qui le
tient encore aujourd’hui.
L’Egypte, devenue province romaine après la bataille d’Actium,
fut la courtière de Rome et du monde ; et les Égyptiens, qui sous les
Ptolémées avaient perfectionné les connaissances nautiques, devin-
rent les premiers matelots de l’empire et constituèrent la force
maritime des Romains.