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ont mieux à faire que de se combattre, et que le jour est proche
où ils s’entraideront contre les difficultés de la destinée commune.
Et, tandis que les hommes d’État de la taille de M. ïhiers dé-
crètent magistralement l’éternité de la guerre, voici qu’à deux
pas de nous les travailleurs de toute la terre se réunissent,
échangent leurs idées, se serrent la main, et ébauchent la paix
universelle dans la communion des produits.
Ceux qui ont raillé le congrès de la Paix railleront-ils l’Expo-
sition de Londres ?
La première impression s’efface difficilement. Si cela est vrai
pour les personnes, c’est aussi vrai pour les villes. Il est certain
qu’en arrivant dans une capitale étrangère, l’impression qu’on
en éprouve alors reviendra toujours à l’esprit toutes les fois qu’on
pensera à cette ville, et quand bien même on y serait retourné
depuis. Cette première impression dépend ordinairement des
circonstances et du temps.
Il est certain, par exemple, que l’étranger qui vient pour la
première fois à Paris, s’en fera une idée bien différente selon
qu’il arrivera par les Champs-Elysées ou par la barrière d’Italie,
par le faubourg Saint-Antoine ou par La Villette. Paris a ses jours.
Mobile dans sa physionomie, comme le peuple qui l’habite, il se
ressent du caractère changeant qui nous distingue. Tour à tour
calme ou terrible, joyeux ou morne, insoucieux ou affairé, il
apparaît au visiteur, sous des aspects divers, selon qu’il est dans
ses jours d’émeute ou de fête, de travail ou d’ennui.
Mais Londres, cette ville unique aussi dans son genre, où tous
les jours se ressemblent, où l’on fera demain ce que l’on faisait
hier, où il ne faut rien moins qu’une Exposition universelle de
’industrie, et l’invasion probable d’un monde de visiteurs, pour
changer quelque peu l’allure des choses ; Londres n’a point d’é-
poques ; vous le trouverez toujours le même. Un peu plus de
brouillard, un peu moins de boue, un peu plus de cloches en
branle.
Quand on vient de France, on arrive à Londres par deux