Merveilles du génie de l'homme : découvertes, inventions, récits, historiques, amusants et instructifs sur l'origine et l'état actuel des découvertes et inventions les plus célèbres / Par Amédée de Bast.

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La chimie, il serait injuste de le nier, a fait faii’e de grands progrès à l’industrie et aux manufactures, dont elle est parvenue à doubler, à tripler et à améliorer les produits. La statique et la vapeur d’une part, la chimie de l’autre, ont opéré une révolu- tion dans certaines branches de commerce. Ainsi, pour ne parler que d’une seule de ces améliorations qui touchent de près aux mœurs et au bien-être des populations, nous dirons que sous Henri IV, sous Louis XIII et même sous Louis XIV, jusqu’à Colbert, une femme du peuple ne pouvait se vêtir à moins de dix-huit ou vingt francs, ce qui représentait cinquante-deux francs d’aujourd’hui. Depuis quarante ans, les femmes de toutes les conditions, et même des plus hautes, portent des robes qui leur reviennent de dix à quarante francs, et la modicité du prix a déterminé l’égalité de la parure. Ce résultat est important aux yeux de la religion et de la philosophie, et si l’on est obligé de convenir que les étoffes modernes de Jouy, de Roubaix, de Lille et de Saint-Quentin sont loin de valoir pour la durée, la solidité et la couleur, les étoffes dont se servaient nos aïeules, il n’en est pas moins équitable de reconnaître que la chimie, en prêtant son concours scientifique aux manufactures de toiles peintes, a rendu à la consommation en général, à l’élégance publique et aux popu- lations pauvres de nos villes manufacturières, un de ces services qui ne s’oublient pas, et qui ne se récompensent que par la grati- tude nationale. La chimie a porté, nous le répétons, dans tous les canaux de l’industrie française, le bénéfice de ses riches découvertes. L’An- glais, toujours à l’affût des révolutions — des bonnes révolutions, bien entendu, — que nous opérons dans les sciences, nous a bien volé quelques secrets, dérobé sous forme d’emprunt quelques heu- reuses découvertes ; mais ses pénibles efforts, pour nous imiter, ne prévaudront jamais contre notre intelligence nationale, et nos chimistes seront toujours les premiers savants de l’Europe, et les premiers chimistes du monde. Les beaux-arts ont aussi gagné aux progrès de la chimie, et, si