The image contains the following text:
10,000 livres slerlings. En 1807, un nouveau subside de 20,000
livres slerlings lui fut alloué ; et le ministre Pitt prit occasion de
cette munificence nationale pour adresser du haut de la tribune
britannique, à l’heureux .Jenner, une de ces phrases flatteuses qui
se gravent profondément dans la mémoire d’un peuple. Dans ce
même temps le roi fit cadeau au docteur .Jenner de 500 livres
sterlings. Total, 762,500 francs!
Ce ne fut pas tout. Le lord maire et les alderman de Londres
lui décernèrent, en 1804, les droits de franchise et de cité, et lui
en offrirent le diplôme dans une boîte enrichie de diamants.
De son côté, la marine royale faisait frapper une médaille
commémorative en or de la découverte de la vaccine, et offrait
au docteur cinqiiante de ces médailles pour être distribuées à
ses amis et à sa famille.
Avions-nous tort de dire que nul inventeur, dans ces derniers
siècles, n’a été si richement, si nationalement récompensé?
Ce n’est point ici le lieu d’agiter la question de savoir si la
découverte du docteur Jenner a été profitable à l’humanité. La
maladie que la vaccine a fait disparaître était aux peuples mo-
dernes ce que la frigidité des eaux du Rhin était aux peuples de la
Germanie, qui y trempaient leurs enfants nouveaux nés. Les
robustes et les bien constitués supportaient bien l’épreuve, lès
faibles et les rachitiques y succombaient. A voir la génération
actuelle de l’Europe si chétive, si rabougrie, si hargneuse et si
maladive, on est autorisé à croire que le docteur Jenner a fait un
funeste présent à l’humanité en multipliant à l’infini les chances
d’existence. Sommes-nous destinés à devenir sauterelles ou sapa-
jous? Il est vrai que si le docteur revenait au monde, il pourrait
rejeter sur les mauvaises mœurs, sur l’absence de toute moralité
l’abâtardissement, l’ægrotante méchanceté, la morte physionomie
de celte génération d’avortons et de ragolins, qui prétendent que
l'avenir est à eux!! Le bon docteur leur répondrait que l’avenir
appartient exclusivement à Dieu et que ce n’est point pour blas-
phémer qu’il leur a donné la vaccine. Nous serions de son avis