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ses volcans et de la ceinture bleue de ses mers, vit surgir de son
sol des cénobites ardents qui partageaient leur vie entre la prière
et le défrichement des terres envahies par les eaux ou saturées de
sang humain, rimmortel ouvrage de Columelle, conservé comme
par miracle sous les débris du temple deCybèle, reparut dans
tout son éclat et forma des agriculteurs, comme l’Evangile avait
ormé des chrétiens.
L’agriculture, est la première assise de la civilisation ; elle est
la base de tout gouvernement régulier. Les nations véritablement
puissantes tirent d’elle, et d’elle seule, leur force, leur éclat et
leur durée. Les peuples chasseurs peuvent bien devenir conqué-*
rants , ils peuvent bien dévaster, piller et régner sur de vastes
contrées, comme les Goths au troisième siècle elles Normands
ou Danois au neuvième. Mais leur triomphe est éphémère; et si
ces hordes sauvages, si ces multitudes nomades ont pris avec le
temps un rang honorable parmi les nations, c’est quelles se sont
transformées, c’est qu’elles ont dû remplacer par la force môme
des choses le glaive de l’assassin, et la torche de l’incendiaire par
le soc de la charrue et l’aiguillon du laboureur.
L’antiquité a fait honneur de l’invention de la charrue à Trip-
tolème, petit roi du royaume d’Eleusie, et la riante imagination
des Grecs aidant, on a prétendu que Gérés elle-même avait révélé
au fils de Méganire le secret du labourage et de la culture des
champs. Croyons, à la gloire de l’humanité, que l’invention de la
charrue est antérieure au règne de Triptolème. Les Pharaon,
trois siècles avant le poète Hésiode, contemporain d’Homère,
auteur des OEuvres et des Jours, poème excellent qui contient ^
des préceptes admirables d’agriculture; les Pharaon, disons-
nous , dirigeaient chaque année aux portes de Memphis une
charrue sur les terres d’où le Nil s’était retiré, et creusaient
de leurs royales mains le sillon où devaient germer les
premiers épis. Les empereurs de la Chine, qui font remonter
l’origine du Céleste-Empire au-delà de sept mille ans, pro-
cèdent, dans des circonstances analogues, de temps immémorial.